En une brûlante journée d’été 2013, Fatma et sa fille Nora prennent la route pour la prison de Fleury-Mérogis. Sur le parking, une petite foule de visiteurs attend déjà. La porte de l’établissement s’ouvre. Une première porte, un premier sas, un premier couloir… C’est le début d’un trajet infernal jusqu’au parloir, mené par un petit groupe d’individus composites.
De sas en sas est né du désir de Rachida Brakni de raconter une histoire à partir de ce qu’elle a vu lorsqu’elle a rendu visite à un proche dans la célèbre prison de Fleury-Mérogis. La cinéaste raconte avoir été frappée par l’absence d’hommes parmi les visiteurs. Elle a aussi découvert que la prison est un des derniers lieux emblématiques de la République puisque la mixité sociale et culturelle qu’on y trouve est sans équivalent.
Lorsqu’elle se rendait au parloir, Rachida Brakni a également remarqué à quel point les personnes ayant un proche en prison sont également punies. Elle explique : « Une mère dont le fils est emprisonné se sent coupable d’avoir échoué dans l’éducation de son enfant. Une femme dont le mari a été condamné se remet en cause d’être en couple avec un homme qui a commis un crime. D’une manière ou d’une autre, le visiteur de prison a le sentiment d’être incarcéré à son tour lorsqu’il pénètre dans la prison. »