Née en 1920, la romancière Edmonde Charles-Roux, 95 ans, s’est éteinte le 20 janvier 2015 à Marseille. Elle fût l’épouse de Gaston Defferre, l’ancien maire de Marseille. Pour son roman Oublier Palerme, elle obtient le prix Goncourt en 1966. De 1983 à 2016, elle fût membre de l’académie Goncourt qu’elle présida de 2002 à 2014.
En quelques questions…
Le bonheur parfait selon vous?
Naviguer à la voile un jour de vent favorable, dans la baie de Marseille.
Où et à quel moment de votre vie avez-vous été le plus heureuse?
A Prague, après la guerre, quand j’ai retrouvé la ville de mon enfance. Intacte.
La qualité que vous préférez chez un homme?
Celle à laquelle on s’attend le moins et qui, une fois découverte, surprend.
Et chez une femme?
La féminité.
Quel est le trait de votre caractère dont vous êtes le moins fière?
Mon incapacité à supporter l’ennui poliment et patiemment.
Votre plus grande peur?
La dégradation de la planète. En d’autres termes: la menace de voir le monde devenir une vaste gare de triage.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie?
A la préserver.
Que possédez-vous de plus cher?
Ma liberté… Ma liberté de pensée et d’expression.
Quels sont les prénoms que vous préférez?
Brefs et antiques. Pour les garçons: Denys, Julius, Marius, Hadrien. Et pour les filles: Bella, Lélia, Chiara, Claudia.
La couleur que vous aimez?
A toute heure, celles du ciel et de la mer.
Vos auteurs favoris?
Stendhal, Zola, Flaubert. Et puis Proust, Aragon, Tolstoï et Kafka.
Votre livre de chevet?
L’Education sentimentale, de Flaubert. Mais aussi Chéri, de Colette.
Vos compositeurs préférés?
Vivaldi et Monteverdi.
La chanson que vous sifflez sous votre douche?
Je ne sais pas siffler.
Votre boisson préférée?
Le café du matin, le thé du soir.
Votre drogue favorite?
Le «compagnonnage» des arbres.
Votre film culte?
Paisa et Rome, ville ouverte, de Rossellini. Ainsi que Salvatore Giuliano, de Francesco Rosi.
Vos peintres favoris?
Les fauves.
Vos héros dans la vie d’aujourd’hui?
Les hommes et les femmes qui ont la force de résister aux pressions des médias et de l’argent.
Si vous deviez changer une chose dans votre apparence physique?
Je choisirais la chose qui me changerait le plus…
Votre plus grand regret?
Ne parler que quatre langues.
Que détestez-vous par-dessus tout?
L’esprit de domination qui conduit au racisme et à l’exclusion.
Les fautes qui vous inspirent le plus d’indulgence?
Celles qu’entraînent les excès de la passion.
Comment aimeriez-vous mourir?
Sans m’en apercevoir.
Etat présent de votre esprit?
L’état d’alerte.
Votre devise?
Une phrase de Kafka: «Vivre, c’est dire non.»
Quelques dates
1920 Naissance à Neuilly-sur-Seine, le 17 avril.
1947 Entre comme journaliste à Elle, dont elle devient la rédactrice en chef.
1966 Quitte le magazine Vogue, qu’elle dirigeait depuis quinze ans, et rencontre Gaston Defferre. Elle obtient la même année le prix Goncourt pour son premier roman, Oublier Palerme, publié chez Grasset.
1986 Mort de Gaston Defferre, le 7 mai.
2001 Première traduction en chinois et quatrième traduction en arabe d’Oublier Palerme. Et publication de L’Homme de Marseille chez Grasset.