Il était une fois au Venezuela…

 

Il y a parfois des histoires réellement étonnantes qui méritent de faire parler d’elles, c’est actuellement le cas avec celle du gouvernement vénézuélien qui se transforme en père Noël. Noël est une fête magnifique qui malheureusement s’est transformée en un événement purement commercial au fil des années, et certains l’ont bien compris, notamment tous ceux qui ont toujours tout fait pour convaincre le plus grand nombre que Noël perdait de son sens sans les sempiternels cadeaux. Tristement, Noël n’est plus vraiment une tradition, ni même une occasion de se retrouver en famille, c’est surtout un défi pour le budget des ménages.
Noël, c’est également un nombre incalculable de téléfilms de diffusés pendant l’après-midi, avec à la clé de jolies histoires sans réelles saveurs, des pères Noël plus ou moins présents, des scénarios gnangnans et prévisibles, et une morale larmoyante à la fin. Mais cette année, il y a un petit quelque chose en plus…

Comme l’explique un article dans le journal Le Parisien, le Venezuela traverse une crise sans précédent, la situation dans le pays est catastrophique, l’inflation est devenue incontrôlable, les pénuries sont nombreuses, et la monnaie nationale (le bolivar) a subit une dévaluation de son cours de 75% face au dollar durant ces 3 dernières semaines. Cela n’empêche pourtant pas certaines sociétés de gonfler les prix des produits qu’ils vendent, une pratique qui n’est pas nouvelle et qui touche tous les pays. Ce n’est pas « moral », c’est du business, et les gens continuent d’acheter… Mais cette pratique n’est à première vue plus acceptée au Venezuela puisque l’entreprise Kreisel qui est accusée de vouloir vendre des jouets importés à des prix trop élevés a vu ses marchandises confisquées par les autorités vénézuéliennes. Ce sont 4 millions de jouets qui sont ainsi concernés, un nombre colossal de jouets que la société Kreisel comptait écouler à des prix volontairement gonflés, à des prix « spéculatifs » comme le précise l’article. Dans les faits, et selon les autorités: « Kreisel auraient acheté des jouets dès 2008, avant de les stocker en attendant de voir ses marges grimper« .

Cette confiscation a été mal perçue par les vénézuéliens qui se sont enflammés sur les réseaux sociaux, traitant le gouvernement du pays de « voleurs de jouets », comparant même le président Nicolas Maduro au Grinch, un personnage de film qui déteste Noël et qui fait tout pour gâcher cette fête.
Ce n’est pourtant pas l’état qui est responsable de cette confiscation, mais la « Super-intendance nationale pour la défense des droits socio-économiques » (SUNDDE), qui a agit de la sorte pour «protéger le peuple».

Mais au final, où se trouve l’esprit de Noël dans tout cela? C’est simple, et c’est là où c’est beau, les 4 millions de jouets doivent être distribués aux familles les plus pauvres du pays, ce qui risque de faire beaucoup d’enfants heureux.
Et pour ce qui est de l’entreprise Kreiser qui se voit déjà punie avec une grosse perte financière, le directeur de la SUNDDE William Contreras, a proposé tout simplement qu’elle soit nationalisée avec l’appui de la Chine. Comme l’estime le gouvernement chaviste, « le Venezuela doit se défendre dans la guerre économique que le monde libéral lui livre« .
Ne serait-ce qu’une seconde, vous imaginez une telle décision dans un autre pays?

Source Les moutons enragés

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