Pour qui va sonner le glas?

Par Edmond Furax

“La religion n’est plus l’opium de notre peuple. Notre opium, c’est la fête ; notre église c’est le bistrot. L’Happy Hour, c’est notre messe. L’ostie c’est l’apéro.” Attention, ça va faire mal! En réaction aux attentats islamistes sur le territoire français, une certaine génération, qualifiée de Bataclan et se revendiquant de Charb, affiche un  état d’esprit très offensif!  Quant aux chrétiens, aux juifs… défendant avec vigueur son territoire, celui des terrasses de bistrots et des verres assortis, de la fête… en hommage aux massacrés du 13 novembre.

“Le crime était gratuit mais aucun d’eux n’est mort pour rien. Nos martyrs ont péri pour le plus juste des idéaux, et l’Histoire se souviendra de leur sacrifice sur l’autel de l’insoumission.” Cette autre phrase emblématique, je l’ai trouvée dans cette même “profession de foi” du Bonbon, le gratuit préféré de cette génération inquiétante que je qualifiais d’autruche-baudruche dans un article consécutif aux attentats islamistes  qui ont ciblé et tué beaucoup (trop) d’entre eux et à leur étrange réaction consistant à ne plus regarder les infos…

Donc, Le Bonbon est un magazine mensuel  de proximité, créé en 2009, se déclinant selon les différents arrondissements de Paris. Se voulant “précurseur de tendances”, il recense les évènements de chaque quartier, des boutiques de créateurs aux bonnes adresses de restos, en passant par l’actualité culturelle, aux fins de tisser du lien entre habitants et commerçants, afin de retrouver l’esprit village de chaque quartier (d’une ville plus que “gentryfiée”). Des bon(bon)s prédécoupés proposent ainsi des réductions dans les boutiques et salles de spectacle. Très en phase avec sa cible, Le Bonbon organise des soirées dans la capitale, les “Bonbon Party”, dans des lieux icôniques du moment: Bus Palladium, Divan du Monde, Machine du Moulin Rouge … Vous l’aurez compris, Le bonbon, c’est bobo-branché! C’est pour cela qu’ils l’aiment tant….

Cependant, être bobo-branché, ce n’est pas qu’un style de vie, c’est aussi un véritable état d’esprit, une force de frappe…

Les 130 morts et autres blessés que nous pensions écouter de la musique au Bataclan ou  diner dans des restaurants branchouilles étaient en fait des Résistants! Qu’on se le dise! Et que l’on se dise aussi que ceux d’entre eux qui ont eu la bonne idée de se trouver ailleurs ce soir là, n’en sont pas du tout. Et que ce n’est pas en se trompant d’ennemi, en refusant de le nommer par dhimmitude molle,  en ne menant de combat que pour l’égalité et le multiculturalisme qu’ils vont triompher des périls qui (les et nous) menacent, sans se dissimuler aucunement.

Heureusement, il nous reste des “Cyril”, rescapé du Bataclan, très lourdement handicapé,  pour vouloir monter une armée pour nous défendre. Espérons qu’ils sont en nombre…

“Pour qui tinte le glas

La religion n’est plus l’opium de notre peuple.

Notre opium, c’est la fête ; notre église c’est le bistrot.

L’Happy Hour, c’est notre messe. L’ostie c’est l’apéro.

Nos confesseurs sont les barmans, nos cloches des carillons.

Ici c’est Paris les enfants… bienvenue à la maison.

Votre armée est minable, on s’avance par millions.

Qu’on soit titi de Belleville ou qu’on soit germanopratin,

on a connu les mêmes déboires, les mêmes petits matins.

On aime danser et rire et boire et rouler des patins ;

on parle tous la même langue ici, ni l’hébreu ni le latin.

Gardez vos ternes habits : on aime les culottes en satin,

Et on est fiers de nos femmes libres que vous appelez catins.

On a troqué le vin de messe pour quelques bières pression ;

on a le goût de la vie, le goût des autres et la passion.

Le seul combat qui vaille ici c’est pour l’égalité,

vos guerres soi-disant saintes sont de sordides calamités.

Rien n’est sacré pour nous sinon les soirées en terrasse,

Et notre vœu de vivre en paix vaut bien qu’on en trépasse.

Balzac disait à une époque si lointaine

Qu’elle était d’un autre monde,

Que le café était le parlement du peuple.

C’est notre temple désormais,

Dans lequel les verres qui s’entrechoquent

Portent nos prières laïques.

C’est là qu’on a fraternisé, qu’on aura existé.

Charb, lui, disait qu’il préférait mourir debout

Que vivre à genoux.

Peut-être que mourir assis autour d’un verre

Et avec ses amis est encore plus utile.

Le crime était gratuit mais aucun d’eux n’est mort pour rien.

Nos martyrs ont péri pour le plus juste des idéaux,

et l’Histoire se souviendra de leur sacrifice

sur l’autel de l’insoumission.

C’était une belle équipe

Les porte-flambeaux altruistes et fiers d’une grande famille

Amoureuse de la bonne bière, de la bonne chair

et de tout le Bataclan.”

Augustin Trébuchon. Le Bonbon 2015, N° 71, p. 16.

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