Voilà une nouvelle qui n’a précisément rien du scoop de l’année : les terroristes du vendredi 13 dernier étaient schnouffés comme pas permis. Mais rien de neuf depuis nos poilus qui sortaient souvent des tranchées dopés à l’éther, ou ces soldats américains au Vietnam, dont la vaillance au combat n’avait d’égale que la prodigieuse et exponentielle consommation de psychotropes en tous genres. La guerre fait le bonheur des marchands d’armes, mais également des dealers, et quand on est tenu de faire des choses sortant de l’entendement, il est fréquent de vouloir s’extraire, par quelque substance que ce soit, de ce même entendement.
Dans le cas de nos djihadistes, majoritairement cas sociaux, déclassés de la vie, plus assidus aux prétoires des tribunaux qu’aux tapis des mosquées, voilà qui fait un peu désordre et pourrait bien écorner une possible légende naissante. À quoi carburaient-ils ? Au Captagon, aujourd’hui surnommé « drogue des djihadistes ». Ses effets ? Un sentiment d’hyperpuissance et d’insensibilité, l’annihilation de tout sentiment de peur ou de pitié.
L’autopsie de la dépouille du terroriste ayant, en Tunisie, abattu près d’une quarantaine de touristes a permis de dénicher des traces de cette même substance en quantité plus que conséquente. Bravo, l’islam pieux et rigoriste !
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Dans un semblable registre, Le Parisien nous apprend que l’ordinaire bruxellois des frères Brahim et Salah Abdeslam consistait plus aux joints fumés à la chaîne et aux bières englouties à même le tonneau qu’en une vie de dévotion… Comme souvent, comme d’habitude, aurait chanté Claude François.
Quelques derniers mots au sujet du Captagon en question, glanés sur Wikipédia : « Jusqu’en 2011, les principaux lieux de production étaient la Libye et le Liban. Avec le chaos qui règne en Syrie, ce pays est devenu le premier centre de production en 2011. » L’intervention occidentale en ce pays aura donc été un succès sur toute la ligne.
Selon un rapport de l’UNODC (United Nation Office on Drugs and Crime), « une pilule de Captagon coûte quelques centimes au Liban et se revend plus de vingt dollars en Arabie saoudite, où près de cinquante-cinq millions de comprimés sont saisis chaque année, soit onze tonnes ».
On notera que le commerce du beaujolais nouveau cause un peu moins de ravages. En attendant, à en croire un sondage BFM TV, 73 % des Français estimeraient que François Hollande serait « à la hauteur des événements ». Il n’y a donc pas que le Captagon pour se shooter ; les sondages, ça peut faire planer aussi.