Sous le sympathique titre Roissy, nid d’islamistes, le mauvais film de Villiers, en date du 25 avril 2006, Libération fustigeait Philippe de Villiers pour avoir menti en affirmant que des islamistes avaient infiltré les services des grands aéroports. Libé ne doit pas apprécier l’anticipation… Car le 19 novembre 2015 l’on apprenait que deux perquisitions administratives étaient advenues à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, chez Air France Cargo et Fedex. C’est ainsi que les enquéteurs ont découvert que plusieurs employés, fichés “S” pour des soupçons de radicalisation islamistes, disposaient d’un badge d’accès à la piste… D’autres des perquisitions ont été menées chez Servair, filiale restauration d’Air France et de logistique aéroportuaire. 58 badges auraient été retirés à des employés… Alors que nombre de vos confrères de la presse subventionnée sont entrain de faire le ménage dans leurs archives propagandistes, pour avoir dénoncé les médias (généralement non subventionnés) atteints du “fantasme de l’infiltration terroristes”, soyez donc remercié de nous laisser nous délecter de cet article. (NDLR)
“Pour écrire son essai contre l’immigration, il s’est appuyé sur des documents très contestés. C’est parole contre parole. Celle de Philippe de Villiers contre celle des services de Nicolas Sarkozy. Le préfet Pascal Mailhos, directeur central des Renseignements généraux (RG), a récusé, hier, la «paternité» d’une note sur laquelle affirme s’être appuyé le président du Mouvement pour la France (MPF) pour rédiger les Mosquées de Roissy, un livre dans lequel il affirme que des islamistes ont infiltré les services des grands aéroports. «C’est une note des RG transmise par les RG», persistait-on hier au MPF : «Philippe de Villiers propose de remettre tous ses documents à une commission d’enquête parlementaire.»
Des extraits du document, daté de janvier 2006 et attribué aux RG, sont reproduits en fac similé, mais sans en-tête, à la fin du livre. Ils évoquent l’arrestation le 10 octobre 2005 par la gendarmerie du transport aérien (GTA) de 22 bagagistes de la société Connecting Bag Services (CBS) soupçonnés de vols dans les effets des passagers. «Au sein de certaines sociétés de bagagistes, comme la société CBS, les employés sont majoritairement musulmans et sont organisés sur des bases ethniques et religieuses, selon un système de type mafieux», indique la note qui contient aussi une liste de huit individus qui seraient liés à la mouvance islamiste et désignés par leurs initiales. C’est l’un des détails qui ont fait tiquer les RG. «Les services mentionnent toujours les noms en entier», affirme un officier, pour qui ce document «n’a ni l’odeur ni la saveur d’un rapport des RG» ou même d’un service «concurrent» comme la DST. Le préfet Mailhos a relevé «plusieurs incohérences flagrantes» et le ton jugé «outrancier» ne correspond pas à la terminologie «de la maison». «Vous savez, chez nous, tout est calibré», explique un vieux routier qui ne voit pas «pour autant de Villiers faire un faux. Ça pourrait plutôt ressembler à un montage de plusieurs documents.» Un autre spécialiste du renseignement estime qu’«il y a suffisamment d’exaspération parmi les policiers sympathisants du MPF pour produire un tel document». Les RG assurent avoir fouillé dans tous les recoins de leur maison (services centraux, départementaux, à la préfecture de police et à Roissy) sans avoir trouvé la moindre trace d’un «brouillon» qui aurait pu inspirer les Mosquées de Roissy. Mais «l’embarras demeure pour Nicolas Sarkozy, estime un responsable. Cette histoire met tout le monde en porte-à-faux.» De Villiers, «enquêteur», comme il l’écrit, est en tout cas allé piocher dans un rapport accessible sur le Web, rédigé par Eric Denecé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, sur «le développement de l’islam fondamentaliste en France».
Hier, la polémique a pris un tour inattendu quand la rédaction de Liaisons sociales magazine a contesté «la récupération(..) à des fins politiques» d’une de ses enquêtes. Au cours de deux interviews, Villiers avait cité en référence une enquête publiée en janvier sous le titre «Roissy terre d’islam». Selon la rédaction, «les journalistes ont simplement fait état d’une “ghettoïsation de l’emploi”. En aucun cas, Liaisons sociales magazine ne conclut à une dérive fondamentaliste , ni à une quelconque menace terroriste, contrairement à l’analyse faite par M. de Villiers.»”