Répétons-le, il est évident que, politiquement et humainement, Jean-Luc Mélenchon n’est pas spécialement apprécié par Polémia (et réciproquement). Mais, pour André Posokhow, les perquisitions réalisées au domicile de Jean-Luc Mélenchon et dans les locaux de La France Insoumise doivent être vues dans un contexte global qu’est celui de la dérive autoritaire d’Emmanuel Macron. Dès lors qu’on constate la radicalisation violente du Président de la République française, peut-on considérer que la colère théâtrale de Jean-Luc Mélenchon porte plus atteinte aux institutions que la dérive d’Emmanuel Macron ?
La question mérite d’être posée.
Même s’il faut faire la part de la comédie politicienne, il existe chez Mélenchon une part de sincérité que partagent beaucoup de Français exaspérés par le contexte politique, sociétal et judiciaire de notre pays : la violence, la dérive autoritaire de Macron, les atteintes aux libertés publiques, l’instrumentalisation du régalien et de la justice et le « poids deux mesures » institutionnalisé.
Une violence explosive au sein de notre société
Comment s’étonner du comportement de Mélenchon alors qu’un climat de haine et de violence est devenu omniprésent en France ? Que ce soit dans les banlieues, dans les rues, dans les écoles, les universités, au cours de manifestations, la violence explose et devient une règle sociale ; mille agressions par jour, dont des meurtres gratuits au couteau et les actes terroristes à un point tel que l’on peut évoquer l’apparition d’une véritable guérilla.
Cet usage de la violence, formellement interdit aux Français qui veulent se défendre, est stimulé par le laxisme d’une justice inspirée par la harangue de Baudot : « soyez partiaux » et favorisée par le découragement d’une police culpabilisée.
La dérive autoritaire de Macron
Comment s’étonner de ces poussées de fureur devant la dérive autoritaire de Macron couplée avec son arrogance méprisante à l’égard d’une France qu’il veut voir disparaître au sein d’un cloaque européiste et cosmopolite et de « Gaulois réfractaires au changement ».
Il est clair, même pour un enfant au sein, que Macron a entrepris de museler, et peut être de manipuler toute forme d’opposition politique, ceci, bien entendu, au nom de l’Etat de droit.
Tous les partis ont utilisé à leur guise le système des assistants parlementaires dans un consensus général. Que ce système doive être réformé et régulé, très bien. Mais ne mettre en cause à ce titre que les opposants les plus significatifs est une tromperie.
Enfin les Français, sidérés par l’affaire Benalla, ne peuvent être que choqués par les pressions indécentes et au fond très bêtes, exercées sur le Sénat, par la Garde des sceaux, l’actuel ministre de l’Intérieur et un président dégringolé de son piédestal.
Les atteintes aux libertés fondamentales
En mai 1958, le général de Gaulle, lors de sa célèbre conférence au palais d’Orsay, avait garanti le respect des libertés fondamentales.
Celles-ci sont aujourd’hui foulées aux pieds par un technocrate désigné par l’oligarchie globaliste.
Sans parler des médias publics ou subventionnés, trop souvent caisse de résonance du pouvoir, la liberté d’expression est purement et simplement bafouée sur la base de lois liberticides. Zemmour, Onfray ont été interdits de parole, chassés des antennes, voire condamnés. Taddei a trouvé refuge à Russia Today, ce qui est un comble. Si l’on en croit I-Média, il y a plus de liberté d’expression dans la Russie de Poutine que dans la France de Macron.
Les médias alternatifs sont la proie d’une censure privée, cautionnée par les pouvoirs publics, exercée par Facebook, Twitter et YouTube, comme dans le cas de TV Libertés.
Souvenons-nous de la traque brutale menée contre les dirigeants de Riposte laïque et Résistance républicaine.
La loi Fake News, dont l’objet de répression de l’opinion apparaît clairement aux yeux de tous, est en cours de discussion au Parlement. Nos opinions constitueront-elles autant de fake news ?
Autrefois, une telle politique pouvait déclencher des révolutions. Ce n’est plus le cas. Mais nombre de Français ne sont pas dupes et ne peuvent qu’être indignés.
L’instrumentalisation du régalien et de la Justice
Sans revenir aux nominations des juges qui ont eu à traiter du cas Fillon, l’opinion avertie ressent un vrai malaise face aux conditions de nomination du nouveau procureur général de Paris, poste sensible pour des affaires intéressant directement Macron comme celle visant Benalla.
Quelle que soit la légitimité juridique de la double accusation portée contre le mouvement de Mélenchon, on ne peut qu’être choqué par ces images de magistrats et de policiers équipés et armés débarquant en force dans les locaux d’un parti qui jusqu’à aujourd’hui ne peut être considéré comme un rassemblement de voyous. La disproportion saute aux yeux.
Quant au blocage des subventions du RN ordonné par deux magistrats de Nanterre dont personne ne peut imaginer que cela se soit fait sans l’accord du pouvoir politique, il est ressenti par beaucoup comme un acte à l’évidence destiné à détruire un parti d’opposition et perpétré, naturellement, au nom de l’Etat de droit.
Enfin rappelons-nous de la traque acharnée à laquelle s’est livrée la justice sous Hollande mais également sous Macron envers Nicolas Sarkozy, traque qui jusqu’à maintenant s’est toujours soldée par de multiples non-lieux.
Et si tout cela n’était que des manœuvres politiciennes comme le soutiennent certains ? L’instrumentalisation de la justice serait tout aussi patente.
Un « deux poids deux mesures » exaspérant
La liberté bafouée, il restait à violer l’égalité devant la Loi au nom des valeurs républicaines. Il y a les bons délinquants et les moins bons. Ce phénomène ne date pas de l’arrivée de Macron. Mais il est amplifié et constant.
La justice a opéré contre Fillon en toute urgence dès le lendemain d’un article du Canard Enchaîné et a provoqué la chute de sa candidature. Une fois sa défaite acquise on n’a plus entendu parler de rien. En revanche tous les doutes, pourtant fort sérieux, sur le financement de la campagne de Macron ont été au même moment, soigneusement enterrés par les juges.
L’artillerie lourde est sortie contre le RN et Mélenchon au titre des assistants parlementaires. En revanche le Modem, pourtant impliqué pour les mêmes raisons, vit jusqu’à présent une existence paisible et sans secousses.
On ne peut qu’être indigné de l’ampleur et de la rigueur des perquisitions menées chez les Insoumis quand on pense à la mollesse et la bénignité pour ne pas dire plus, de la magistrature et de la police quand il s’est agi de perquisitionner chez Benalla. Qu’y avait-il dans ce coffre qui a disparu dans la nuit ? On ne le saura jamais.
Le pouvoir, aidé par les forces régaliennes de sécurité s’en prend aux opposants politiques. Il traque les automobilistes, les contribuables et punit durement les identitaires mais soutient ouvertement les délinquants de l’immigration comme Hollande qui rendit visite au nommé Téo à l’hôpital.
A Saint-Martin,un Macron émoustillé enlace devant les caméras des Antillais délinquants au torse nu luisant de sueur. En revanche il n’a pas eu un mot ni, on peut être certain, une pensée pour le malheureux Adrien Perez suriné à Lyon par une chance pour la France.
Conclusion
Certes, il faudrait évoquer le gouvernement des juges : Conseil constitutionnel, Cour de cassation, Conseil d’Etat, CEDH, auxiliaires zélés de l’autoritarisme galopant et bientôt de la tyrannie de Macron et de sa politique européiste et mondialiste. Mais c’est un autre sujet.
Les dérives voire les dévoiements des gouvernants de notre pays et plus particulièrement du dernier ne peuvent que rendre compréhensibles l’indignation de Marine le Pen et la fureur explosive de Mélenchon de voir leur mouvement traité comme une bande de malfrats quand on pense aux complicités dont a bénéficié Benalla.
Au final, ce ne sont pas eux – quels que soient les résultats des enquêtes judiciaires qui les visent – qui portent le plus atteinte aux institutions mais bien le pouvoir constitutionnellement en charge de les garantir et de les défendre.
La liberté et l’égalité devant la Loi, sont bafouées au nom des valeurs de la démocratie. Peut-être un jour renaîtra une fraternité entre les Français contre la tyrannie que nous voyons se profiler.
André Posokhow – Polémia