L’histoire enseignée à l’Ecole ne nous apprend pas tout. Elle en apprendra de moins en moins… Ainsi, si nous n’en prenons pas la peine, nous continuerons à croire ces bêtises et contre-vérités, insufflées à nos instits par les inspecteurs d’Académie, rédacteurs de manuels, en haine de l’Ancien Régime et distillées sur la France des Rois
C’est ainsi que j’appris, enfant, une histoire où les paysans ne mangeaient que des racines (oui c’est ainsi qu’on appelait carottes et navets jadis…), où nous fûmes défaits, durant la Guerre de Cent Ans à Azincourt et Crécy, où les archers anglais firent merveille. Ne parlons pas des victoires oubliées de Jeanne d’Arc (général de 19 ans comme le soulignait Mark Twain), à Orléans (1428) et Patay (1429), minimisées aussi d’ailleurs par le rédacteur (?) de Wikipédia (une “encycloclo” dont il faut vraiment se méfier).
Ce dénigrement pratiqué par nos propres “élites”, (ajouté aujourd’hui à la repentance coloniale et collaborationniste), existe évidemment à l’étranger (sous le nom de French bashing) où un magazine bien connu le National Geographic a sorti un numéro spécial sur France’s bicentennial en 1989, effaçant d’un coup les quatorze siècles monarchiques qui édifièrent notre pays.
Il est vrai que la courte histoire des Etats-Unis peut expliquer ce déni d’histoire, ce geste typique de gens envieux. Comme si nous ignorions Rome et la Grèce antique !
Dans le même ordre d’idées avec la bataille de Castillon (1453), la fameuse bataille de Formigny (1450), en Normandie, a disparu des manuels car elle fut une victoire des troupes royales alliées aux troupes bretonnes, victoire où brilla Louis Giribaut et ses couleuvrines qui décimèrent les archers gallois. La France, avec les frères Bureau, avait inauguré les batailles d’artillerie depuis quelques années. Tugdual de Kermoysan et ses bannières bretonnes firent basculer la bataille où , les archers gallois fuyant, de peur de se faire amputer de l’index, furent massacrés par les paysans normands exaspérés par la répression anglaise (1434). Avant Castillon, Formigny préluda – avec près de 4000 morts du côté anglais contre 400 du côté français -, la fin de la Guerre de Cent Ans et le départ des Anglais du sol de France.