Afin de discréditer le Front national aux yeux des électeurs chrétiens, et plus particulièrement catholiques, les médias de l’oligarchie se sont récemment scandalisés de l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen à l’Université d’été du diocèse de Fréjus-Toulon organisée par Monseigneur Rey en prétextant, sans apporter aucun argument de fond, que les « thèses » du parti fondé par Jean-Marie Le Pen seraient incompatibles avec l’enseignement de l’Église.
Observation liminaire : ces grandes consciences s’interrogent-elles sur l’idéologie professée par les représentants des mouvements politiques « respectables » lorsque ceux-ci sont accueillis par les autorités des différents cultes reconnus par la République, y compris musulman et juif ? Qui dénonce le laïcisme intransigeant du Parti socialiste, alors que la religion du Prophète ne distingue pas le pouvoir spirituel du pouvoir temporel ? Examine-t-on les préceptes de la Torah au regard des idées professées par les invités au dîner annuel du CRIF ?
En revanche, une brève étude du projet du Front national aurait conduit nos censeurs autoproclamés à reconnaître que les valeurs qu’il défend apparaissent plus respectueuses du message évangélique que celles de ses principaux concurrents. Pour s’en convaincre, rappelons quelques points fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église.
Tout d’abord, la propriété privée, considérée comme un droit naturel de la personne humaine, mais dont la finalité est également sociale : s’il permet d’assurer la paix civile, le droit de propriété doit s’exercer dans le respect de la destination universelle des biens, c’est-à-dire que celui qui possède doit faire fructifier ses biens et pratiquer la charité à l’égard de ses proches. Nous voilà bien loin de la collectivisation imposée par la théorie marxiste, à laquelle le Front national n’a jamais souscrit.
Autre principe incontournable, celui de subsidiarité, évoqué en ces termes par Jean-Paul II : « Une société d’ordre supérieur ne doit pas intervenir dans la vie interne d’une société d’ordre inférieur en lui enlevant ses compétences, mais la soutenir en cas de nécessité et l’aider à coordonner son action avec celle des autres éléments qui composent la société, en vue du bien commun. » Approuver les institutions de l’Union européenne est évidemment contraire au respect de cette règle, que seuls les partis souverainistes défendent vraiment.
Enfin la famille, cellule de base de la société, qui – nous enseigne l’Église – doit être fondée sur le mariage indissoluble et librement consenti entre un homme et une femme. Inutile de préciser que peu de responsables politiques cherchent aujourd’hui à faire prévaloir dans toute son étendue cette définition de l’union matrimoniale…
Quant aux parlementaires qui ont approuvé les dispositions dépénalisant l’avortement, avant de favoriser sa banalisation jusqu’à le transformer en un droit fondamental, ils devraient être excommuniés ! Comment, dès lors, soutenir des partis politiques dont les élus ont voté ces lois iniques, si l’on veut obéir à l’enseignement pontifical ?
En réalité, ignorant pour la plupart la doctrine chrétienne, les adversaires de Marine Le Pen cherchent à opposer la fermeté de celle-ci à l’égard de l’immigration au devoir de charité prôné par le Pape François. Pourtant, nous rappelle Benoît XVI : « Les États ont le droit de réguler les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil en respectant ses lois et l’identité nationale. » Le Front national ne dit pas autre chose.
Laure Fouré – Boulevard Voltaire