Le journal autrichien Info-Direkt montre que, selon une fuite des services secrets viennois, les passeurs des migrants qui traversent la Méditerranée pour s’établir en Europe seraient payés par les Américains. On sait que tous ces passeurs sont, comme les agents du printemps arabe, hautement équipés sur le plan technologique, et que Facebook, Twitter ou Skype sont passés par là.
Car eschatologie rime ici avec technologie.
Rappelons que c’est sur ordre de l’OTAN que l’on a fait la guerre à la Libye, détruit son armée, lynché son chef et organisé un chaos tel qu’il débouche sur la venue sur notre sol de millions de Subsahariens. On a organisé, sous le prétexte indu et comique du printemps arabe, une guerre civile en Syrie, qui a débouché sur la mort d’un million de Syriens et le départ de plusieurs millions de malheureux.
Les Américains ont aussi tué ou déplacé quatre millions d’Afghans depuis quinze ans et quelques millions d’Irakiens, déplacés qui doivent bien se retrouver quelque part, c’est-à-dire chez nous.
On se souvient enfin que les Américains ont organisé pendant les Jeux olympiques de Sotchi un coup d’État en Ukraine, avec les drones de CNN qui survolaient Kiev et des foules aux poches bourrées de dollars. On se souvient encore que des snipers venus d’on ne sait où se mirent à tirer sur la foule – comme pour prouver que cette foule était bien victime d’un « terrible tyran ».
Depuis Wilson qui sut saisir sa chance, flanqué de la France du frère Clemenceau (il se fit enterrer debout) et de l’Angleterre, l’Amérique ne cesse jamais d’intervenir, renforcée par son messianisme sanguinaire et sa monnaie-réserve. On le voit avec la chute de l’or, qui accompagne l’effondrement des matières premières, de toutes les sources d’énergie, le tout sur fond de maintien immarcescible du dollar et des cours de la Bourse (52 % de la Bourse mondiale pour 16 % du PNB !).
Et pour l’instant, il faut reconnaître admirativement que le magicien américain tire encore son épingle du jeu – même si sa production d’acier est à un huitième de celle de la Chine.
Il y a un an, Obama reprochait à la Russie de ne pas attirer assez d’immigrants. Quel grave défaut ! Les États-Unis en ont fait entrer vingt millions depuis l’an 2000. Ils regardent les frontières de la Russie et de l’Ukraine, prêts au conflit nucléaire pour cela, et ils se moquent de leur propre frontière. Une minorité de patriotes locaux y prennent garde, vite traités de théoriciens racistes de la conspiration.
En organisant le chaos en Afrique et l’invasion en Europe, en se servant aussi de politiciens à leur cause (Renzi, Merkel, Hollande), les Américains appliquent les principes néo-machiavéliens de Leo Strauss et des stratèges à la Wolfowitz, ex-trotskistes qui veulent gouverner par le chaos des entités de qui ils auront retiré toute réalité humaine et historique, les patries devenant une base, un terrain vague, un drugstore, un centre d’accueil.