Les événements à Ferguson sont venus mettre en lumière la militarisation des forces de l’ordre aux Etats-Unis. Fusils d’assaut pointés sur des civils, policiers juchés sur des véhicules blindés: pour de nombreux Américains, cette militarisation est “totalement disproportionnée”.
Cheye Calvo se souviendra longtemps de l’été 2008. Il habitait déjà cette maison en banlieue de Washington, et rentrait chez lui pour déjeuner. Sa belle-mère est plaquée au sol, ses deux chiens abattus: l’intervention des policiers est extrêmement musclée. Soupçonnée à tort de traffic de drogue, Cheye sera rapidement blanchi – l’affaire, elle, fait déjà les gros titres.
Avec le déploiement d’une unité de type SWAT, spécialisée dans les situations à risques, pour une simple perquisition, nombreux sont ceux comme Cheye qui s’inquiètent face à la militarisation des forces de l’ordre.
La mort d’un adolescent noir abattu par un policier alors qu’il n’était pas armé a relancé le débat. Pour contenir la colère des manifestants dans la petite ville de Ferguson, la police a déployé les grands moyens – fusils d’assauts et véhicules blindés – et des journalistes ont été arrêtés. Le président Obama est monté au créneau pour condamner cette démonstration de force.
Ferguson bénéficie, comme 8 000 autres forces de police locales, d’un programme qui lui permet de se procurer des équipements militaires non-utilisés par l’armée. Certains affirment être ainsi mieux préparés pour lutter contre la criminalité. Mais l’exemple de Ferguson montre le malaise des populations face à des policiers armés jusqu’aux dents.
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