Pas de suspens: ça sert à rien et ça coûte cher! Comme attendu, Florian Bachelier, Laurianne Rossi et Eric Ciotti, les trois questeurs de l’Assemblée nationale ont conclu que les grosses bouffes de Rugy étaient des diners professionnels, selon des critères de solidarité “de caste”. Arnaquer et pressurer le contribuable étant la pratique la plus répandue parmi nos gouvernants et élus, ils n’allaient pas la dénoncer, continuant ainsi à discréditer, à juste titre, notre personnel politique. C’est au moins un avantage: en se surprotégeant, ils se torpillent.
Parmi les dépenses planquées, il y a aussi les astronomiques budgets fleurs de l’hôtel de Lassay et de l’Elysée (inclus dans le budget achat marchandises diverses de presque 2 millions) et d’ailleurs… les salaires hors norme du “petit” personnel… il fait bon être jardinier du Sénat…
Manu a fait exploser de cinq millions le budget de l’Elysée, Macronella se fait coiffer-peinturlurer à nos frais pour presque 65 000 euros par an , le coût de 433 bouteilles de château d’Yqem, etc., 3,7 millions d’achats alimentaires et boissons… Alors, l’on ne va donc pas chipoter sur une dizaine de repas pseudo luxueux. N’oubliez pas que l’on est chez les nouveaux riches, riches de notre fric et que ce type de diners, c’est pour eux d’un banal…
Ce trio aurait même pu ajouter pour la défense de Rugy que, si à Paris, un gros homard bleu se vend 60 euros, en Bretagne, ils sont à moitié prix, donc beaucoup moins cher que du filet de boeuf. Il est fort à parier que le chef et le sommelier de l’hôtel de Lassay négocient les achats en gros et au meilleur prix, tant cette cantine prisée tourne à plein régime.
Et comme le constate Jean-Christophe Picard, d’Anticor : “On conclut à des repas professionnels mais en fonction de quels critères ? Le problème de cette affaire, c’est qu’il n’y a aucun critère, il n’y a pas de règles très claires. Ce qui est écrit dans le règlement de l’Assemblée, c’est qu’il y a une enveloppe pour les frais de réception du président de l’Assemblée nationale, on n’encadre rien, il n’y a pas de nombre de repas maximum, de nombre de convives maximum, il n’y a pas de plafond pour les bouteilles de vin, il n’y a pas de procédure de traçabilité de l’objet des repas ou de l’identité des convives. Au-delà du caractère personnel et professionnel qui est très compliqué à établir, on peut quand même encadrer le coût des mets. On peut peut-être plafonner le coût des bouteilles, le nombre de repas et le nombre de convives. On peut avoir des règles qui encadrent tout ça, pour avoir des dépenses raisonnables. Le gros souci, c’est qu’aujourd’hui, il n’y a rien, il n’y aucune règle déontologique qui encadre tout ça.”
Et ce n’est pas un hasard.
Mais pour “faire honnête”, à l’Assemblée, il y a une déontologue, celle qu’a fait nommer François de Rugy…
Revenons à notre trio d’inutiles et leurs fonctions honorifiques et théoriques.
Sous la République romaine, ils étaient chargés de l’administration du trésor public. Cette appellation a été reprise par le sénatus-consulte du 28 frimaire an XII (20 décembre 1803) qui confia à un collège de questeurs la responsabilité de l’administration du corps législatif.
Par tradition, deux questeurs appartiennent à la majorité et le troisième à l’opposition. Ils sont élus par l’Assemblée au début de chaque session, sauf l’année précèdant le renouvellement de l’Assemblée.
Les questeurs se réunissent chaque semaine. Le Président de l’Assemblée nationale peut assister aux réunions de questure ou se faire représenter par un membre de son cabinet. Les décisions sont prises collégialement.
Pour la gestion quotidienne, chaque questeur exerce à tour de rôle, pendant un mois, la fonction de questeur délégué, qui l’habilite à agir au nom de ses collègues.
D’une façon générale, et sous la direction du Bureau, toutes les mesures d’ordre matériel destinées à organiser la vie quotidienne des députés sont de leur ressort.
Ils ont en charge l’élaboration du projet de budget (qu’il revient au Bureau d’adopter), la gestion du personnel, la gestion des crédits et de l’engagement des dépenses, conformément au principe d’autonomie administrative et financière des assemblées parlementaires. Aucune dépense ne peut être engagée sans leur avis préalable.
Ils font joujou avec un budget de 568 millions… Pas joujou avec tous les postes mais beaucoup…
Vous allez mieux comprendre pourquoi, certains députés se battent comme des chiffonniers pour être élu questeur…
Ils bénéficient d’avantages matériels ahurissants. En plus de leur indemnité de député de 7209,74 euros, vous leur offrez pour leurs menus plaisirs une enveloppe mensuelle de 5003,57 euros, soit une rémunération globale supérieure à 12000 euros brut. Bien que très souvent dans leur circonscription, ils bénéficient toutefois d’une voiture avec chauffeur, d’un secrétariat particulier, de grands appartements situés juste en face de l’Assemblée, rue de l’Université, avec un maître d’hôtel et une cuisinière/femme de ménage… Pourquoi?
Et ce ne sont pas les questeurs qui vont faire sauter leurs privilèges.
Il serait vraiment temps d’arrêter de nourrir, loger, défrayer… pléthore de sangsues de la République.
Un titre, un salaire et pour bouffer et vivre, ils font comme les autres, beaucoup mieux que les autres car fort bien rémunérés.
Mitrophane Crapoussin