Ce livre a commencé un matin. Je me réveille en larmes d’un rêve où réapparait mon chien, mort il y a plus de cinquante ans. J’ai voulu nouer à nouveau ce couple, enfance et animal. Il y a, non sans raison, un bestiaire à l’oeuvre dans chaque berceau. Dans celui de notre humanité aussi. Pour rendre compte de cette présence persistante dans ma vie citadine, je suis remontée à l’image pariétale du cheval, issue d’une préhistoire personnelle, ainsi qu’au corbeau fabuleux ou à d’autres animaux qu’on domestique, qu’on chérit, qu’on tue et qu’on mange. Il en va du désespoir politique de la domination infligée par mon espèce à ce qu’elle estime posséder. Et de la joie pure de cet autre monde qui élargit le nôtre.