Ce qui nous lie est l’histoire de la famille de Jean (Pio Marmai) qui, avec ses parents et ses frère et sœur (François Civil et Ana Girardot), sont issus de vignerons depuis des générations. C’est une chance d’être l’héritier d’un tel savoir mais Jean, l’aîné de la fratrie, le reçoit de plus en plus comme un fardeau. Il risque d’exploser dans cette atmosphère qui l’enchantait et l’émerveillait jadis et lui semble dorénavant statique et fade. Vivre au rythme des saisons ne lui convient plus. Les voyages forment la jeunesse, semble-t-il ? Ni une ni deux, il décide de quitter le cocon familial et reprend une exploitation viticole à l’autre bout du monde, en Australie. La grave maladie de son père le pousse à revenir là où il a grandi. Mais la scène du retour de l’enfant prodigue est écornée par l’absence du père, déjà paralysé, qui s’éteint rapidement. Que faire désormais du domaine ? Comment les trois enfants vont-ils survivre à ce deuil et combler le vide ?

Cédric Klapisch nous offre ici un beau film autour du vin et de la recherche de racines. Le spectateur entre au cœur de la Bourgogne et suit de près les étapes de fabrication, des vendanges à la mise en bouteille en passant par la fermentation, le pressurage et l’assemblage. La passion du métier, la beauté et la qualité du produit permettent de mesurer l’amour qui s’y transmet. « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux », a pu écrire Marcel Proust. Jean saura-t-il mettre son voyage initiatique au profit de cette vision qui lui fait défaut et lui permettrait d’avoir un nouveau souffle ?

Dominique Bourcier – Présent