“Le bannissement de la charcuterie en restauration collective pour des raisons confessionnelles” génère des catastrophes !

Les industriels de la charcuterie ont connu en 2013 une année noire, avec 1.100 emplois supprimés et pour la première fois depuis trois ans une production en repli, s’est alarmée mardi leur fédération (Fict).

“Nous connaissons vraiment un coup de frein, c’est la pire crise de notre histoire”, a commenté Robert Volut, président de la Fict, à l’occasion du bilan annuel du secteur. Pour 2013, les chiffres sont tous dans le rouge: production en repli de 1,4%, 1.100 emplois supprimés, des investissements en chute libre (-40%) par rapport aux dernières années et des exportations en baisse de 5%. Seule la consommation reste quasi-stable (-0,4%). Les ventes aux particuliers augmentent même de 1,2%, mais la consommation hors-domicile chute de 4,7%.

“Le bannissement de la charcuterie en restauration collective pour des raisons confessionnelles ces trois / quatre dernières années pèse et on n’arrive pas à redresser la barre”, commente Robert Volut.

L’année en cours ne s’annonce pas meilleure, prévient-il, surtout si la guerre des prix dans la grande distribution continue ainsi. Le décompte est simple, illustre Robert Volut: depuis 10 ans, les prix de la viande de porc ont augmenté de 28%, ceux des produits transformés vendus à la grande distribution de 7% et le prix de vente aux consommateurs par la grande distribution de 14%. Dans ce contexte, les entreprises qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont des marques fortes, et celles qui produisent pour les marques des distributeurs (MDD) souffrent énormément, selon lui.

“En 2014, ça ira mieux si on arrive à avoir de meilleures relations avec la grande distribution et si on réussit à avancer sur le marché chinois qui s’est ouvert en mars à la charcuterie française”, ajoute-t-il.

La semaine dernière, les industries agroalimentaire (Ania), les agriculteurs (FNSEA) et les coopératives agricoles (Coop de France) avaient poussé un énième cri d’alerte et décidé de saisir le Premier ministre Manuel Valls sur le sujet. Cette guerre “poursuivie, entretenue et amplifiée par les enseignes de la grande distribution” pourrait coûter “15.000 à 20.000 emplois”, avaient-ils prévenu.

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