« Nous sommes en train de passer à un statut d’esclave » !!!

 

Resté jusque-là dans l’ombre, Bernard Monot est désormais sous les feux de la rampe. Cet économiste, spécialiste des marchés financiers, homme clef du programme économique du Front national, est tête de liste aux européennes pour la région Centre. Il ne s’était jamais engagé dans une aventure électorale, notamment pour des raisons professionnelles. Sa candidature aujourd’hui, dit-il, répond à une inquiétude sans précédent sur la dramatique situation économique de la France.

— Bernard Monot, vous conseilliez jusqu’alors Marine Le Pen en coulisse. Quel est votre parcours ?

— Je suis économiste de formation et travaille comme cadre dirigeant dans une institution financière française. Cela fait 30 ans que je me suis engagé dans les rangs du Front national. Depuis 2005, j’y tiens le rôle de stratégiste économiste. C’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai corédigé avec le professeur Sulzer, responsable de la commission économique du FN, le programme de patriotisme économique en 2007-2008. Programme d’ailleurs que les gens découvrent aujourd’hui et dans lequel nous anticipions déjà la crise mondiale. Cette crise, nous la pressentions dès 2005-2006.

Je suis resté dans l’ombre jusqu’en 2006, époque à laquelle j’ai commencé vraiment à m’investir, mais j’utilisais alors un pseudonyme. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un carrefour. D’un point de vue social, économique, identitaire, la France est en danger mortel. C’est pour préserver mon pays que j’ai décidé de m’engager officiellement en me présentant comme tête de liste en février dernier.

— La situation est-elle donc si grave ?

— Oui, bien sûr que la situation est grave. Très grave même. Nos adversaires de l’UMPS ne cessent d’utiliser le même modèle d’économie libérale et mondialiste depuis des années et c’est une catastrophe. Nous avons atteint en 2014 les 2000 milliards d’euros de dette publique en intégrant les déficits en cours ! En dix ans, cette dette a été multipliée par deux. Le déficit du commerce extérieur atteint des records historiques, tournant autour des 70 milliards d’euros en moyenne depuis trois ans. Ne parlons même pas du déficit budgétaire, qui oscille entre 85 et 87 milliards d’euros en 2013. Imaginez vous que nous n’avons pas eu de budget excédentaire en France depuis 40 ans. Et ça n’est pas le pire. Le pire, ce sont les six millions de chômeurs réels, toutes catégories confondues, que l’on compte maintenant en France. La situation est tout simplement désastreuse !

— Quels sont les signes les plus visibles de ce danger ?

— Il y en a principalement deux. Le premier est que nous sommes en train de passer à un statut d’esclave, à cause de nos dettes, à grands coups de pacte de responsabilité, de mesures d’austérité, etc. Nous assistons à la mort du service public, du pacte social, tout notre système de protection sociale est en train de mourir. Et tout cela est sacrifié sur l’autel de la monnaie unique. Bientôt l’Europe nous imposera des technocrates – comme c’est le cas en Italie – pour nous obliger à une politique dont le but premier sera le remboursement de nos dettes. Un autre signe tangible du danger mortel que nous courons est la négociation, actuellement, du traité transatlantique, qui va faire tomber les derniers pans de notre agriculture fonctionnant encore. Ce traité n’est ni plus ni moins que la destruction programmée de notre agriculture telle que nous l’avons toujours connue.

— En quoi le secteur que vous représentez, le Massif Central-Centre, est-il touché par ces actions européennes ?

— C’est un secteur très rural où l’on trouve beaucoup de chômeurs, de retraités, qui subissent et souffrent de ce recul de l’Etat et de la désertification des territoires. Ce sont des départements sinistrés. En Corrèze, par exemple, dans une petite ville de 10 000 habitants, entre 50 et 70 % des commerces ont fermé, et cela en moins de deux ans.

— Quelles solutions proposez-vous ?

— La mise en place de notre programme phare de patriotisme économique, qui stipule d’entrée de jeu l’abrogation de la loi de 1973 interdisant à la banque centrale de financer l’Etat en direct. Le patriotisme économique intelligent passe par l’application de la charte de La Havane, négociée à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui était totalement opposée au libre-échange. Son but est d’atteindre le plein-emploi. Elle prône l’équilibre de la balance des paiements, tend à favoriser la coopération entre les différents pays et devrait superviser la mise en place de normes de travail équitables, tout comme le contrôle de mouvement de capitaux aux frontières. Entre autres. Avant toute autre chose, nous devons sortir de ce système de monnaie unique. Il faut que nous retrouvions le franc tout en gardant l’euro comme monnaie commune et non pas unique, comme c’était le cas auparavant avec l’écu, d’ailleurs. Il n’y aurait donc pas de sortie brutale de l’euro.

— Combien cela coûterait-il ?

— En comptant une dépréciation du franc de 25 %, nous pensons que sortir de l’euro comme monnaie unique coûterait à la France 15 milliards d’euros maximum. Le sauvetage de la monnaie unique nous coûte 525 milliards d’euros. Ça, personne n’en parle et personne ne le dit.

— Vous ne croyez pas à la reprise économique que nous annoncent nos politiques ?

— La reprise économique ? Mais c’est une « recrise » économique qui se profile à l’horizon et je parle en tant qu’économiste. On essaie bien de nous faire croire à un sursaut mais c’est de l’enfumage. Pour cela, l’Union européenne utilise de grosses ficelles. Je ne prends qu’un exemple : l’UE compte modifier la méthode de calcul duPIB pour toute la zone euro. Il a été décidé d’intégrer désormais dans ce calcul ce que l’on appelle l’économie informelle. En clair : l’économie criminelle, à savoir la prostitution, le trafic de drogue… Du coup, on table sur une progression du PIB de l’ordre de 2 % par an ! C’est de la manipulation de statistiques. Et surtout la preuve que l’Union européenne est maffieuse et proxénète, puisqu’en l’intégrant dans le calcul du PIB elle cautionne de ce fait cette économie.

— Comment comptez-vous régler le problème des flux migratoires ?

— En instaurant un protectionnisme intelligent aux frontières et en abolissant l’espace Schengen, qui est une vraie passoire. Il faut contrôler non seulement les capitaux et les marchandises mais aussi les personnes, pour la bonne et simple raison que l’immigration galopante est synonyme d’insécurité. Les deux sont liés et je vais vous en donner une preuve tangible : l’un des postes les plus importants du budget consacré au ministère de la Justice est celui des interprètes. Les procédures exigent la présence d’un interprète lors de la comparution d’une personne étrangère. C’est bien la preuve qu’immigration et insécurité sont liées.

— Qu’en est-il de la défense de la famille ? Etes-vous, par exemple, signataire de la charte de la Manif pour tous ?

— Non, je n’ai pas signé la charte, en partie parce que je n’ai pas encore eu le temps de me pencher dessus mais aussi parce que je trouve le principe trop européen. Par contre, si l’on me propose l’équivalent français, je signerai car j’entre tout à fait dans ce cadre de défense de la famille et reconnais le caractère sacré de la vie.

Propos recueillis par Anne Isabeth

 

 Lu dans Présent

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