Le Cardinal Burke a reçu l’envoyé spécial des Nouvelles de France à Rome pour un entretien exclusif.
C’est à la Chancellerie apostolique, dans un magnifique palais romain, que je rencontre le Cardinal Burke. Le Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique me reçoit dans une pièce qui jouxte son bureau. Celui qui a été créé cardinal par Benoît XVI se montre extrêmement courtois envers son hôte. Il commence par m’expliquer le fonctionnement du tribunal dont il a la charge et notamment que le mot signature « vient de l’époque où les juges signaient au nom du Pape ». « C’est avant tout », me dit-il, « un organe dont la mission première est de rendre la justice » mais également « un tribunal chargé d’administrer une sentence canonique ». En quoi est-ce une institution importante pour l’Église ? Le cardinal américain y voit la nécessité de permettre de « justes relations entre les membres de l’Église », tout en précisant que « bien sûr la justice n’est pas suffisante car l’Église vit avant tout de la charité mais elle doit permettre la justice avant de parler d’amour ». Le Prince de l’Église insiste donc sur « le rôle fondamental » qui est dévolu au tribunal canonique dont il à la charge.
Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense du Pape Benoît XVI, le prélat est extrêmement prolixe. « Ce que je pense de Benoît XVI ? Beaucoup de choses. C’est avant tout quelqu’un qui a une capacité extraordinaire à enseigner la Foi », me déclare-t-il. Très laudatif sur le Saint-Père, mon hôte d’un jour voit en lui « un homme d’une très grande gentillesse », un pape « qui souhaite toujours ce qu’il y a de mieux pour son interlocuteur. Il ne peut pas rencontrer tout le monde, bien sûr, mais je sais qu’il fait tout son possible ». Décrivant le vicaire de Jésus-Christ, le cardinal-préfet estime que « Benoît XVI est un saint ».
A ce stade de la conversation, il me confie son « immense admiration envers le Saint-Père » notamment en raison de « ses efforts visant à restaurer la liturgie, ce que certains appellent, et moi également, la réforme de la réforme » avant de citer l’exemple du motu proprio Summorum Pontificum, dont le cardinal semble apprécier les fruits. « La liturgie traditionnelle », me précise aimablement, mon interlocuteur, « c’est un lien avec ce qui s’est fait de bien. Il n’y a pas de rupture dans la liturgie ». Ce prince de l’Église y voit au contraire la possibilité d’enrichissement mutuel des deux formes du rit romain. « Je célèbre la messe traditionnelle ce qui me permet d’apprécier mieux encore les racines de la nouvelle forme du rit romain », explique-t-il. Une sensibilité pour la messe traditionnelle qu’il partage avec la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X qui est en train de discuter avec Rome les conditions d’une éventuelle réconciliation. Le Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique me confie qu’il « espère vivement que cette réconciliation aura lieu ». « Je connais certaines personnes de la Fraternité Saint Pie X et je sais que beaucoup peut et doit être fait pour cela », suivant sur cette voie Benoît XVI « qui s’est engagé sur le chemin de la réconciliation en se montrant aussi généreux qu’il a pu afin de la faciliter », conclut le cardinal avant de me faire, très courtoisement, le don d’une image pieuse.
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