Nathalie Loiseau : tête de liste, tête à claques ? (Vidéo)

Tiens, une question : si, demain, un homme politique de droite – forcément – se permettait de dire, au virage d’un plateau télé, que Mme Loiseau, avec le tissu de bêtises qu’elle dévide, mérite de prendre une bonne fessée, voire même une déculottée aux élections européennes ? Évidemment, immédiatement, très justement, on crierait au scandale. Marlène Schiappa hurlerait au sexisme, vu que ces propos seraient tenus par un homme à l’égard d’une femme, et exhiberait, ipso facto, subito et illico presto, le Code pénal. Aurore Bergé serait révulsée. Christophe Castaner, le gentilhomme de Beauvau, déclarerait que c’est la République que l’on insulte. Bref, un tollé comme on les aime par chez nous.

Mais quand Mme Loiseau, déguisée en mère tape-dur, toujours au virage d’un plateau télé, réagit aux propos d’un homme politique de droite, en l’occurrence Nicolas Dupont-Aignan, en lâchant « vraiment », « deux claques », c’est quoi, alors ? Le député de l’Essonne est un homme. Oui. Aussi ne devrait-il pas invoquer des propos sexistes à son encontre ? Ce qui marche dans un sens doit bien pouvoir marcher dans l’autre, non ? La question est à creuser.

Mais pourquoi Nicolas Dupont-Aignan mériterait-il « deux claques » ? Parce qu’il a osé poser la question des causes de l’incendie de Notre-Dame. « Il ne sait rien, il parle quand même », s’offusque Mme Loiseau. « Vous non plus », lui fait remarquer Zemmour (nous sommes sur Paris Première à l’émission « Z&N »). Et là, grandiose, l’ancien ministre des Affaires européennes sort de sa valise à lieux communs et autres rossignols en tous genres : « J’ai confiance dans la Justice de mon pays. » Consternation. On repassera pour la fascination.

Au fait, pourquoi « deux claques » ? Y a quand même des trucs plus rigolos, le chat à neuf queues, par exemple. Mme Loiseau ne connaît donc pas la chanson de Boris Vian et Henri Salvador, « Une bonn’ paire de claques » ? Pendant que nous y sommes, « un grand coup de savate dans les fesses », « un marron sur les mandibules » ou encore « un coup de latte en plein tagada ». Deux claques ? Ça fait pas un peu chaisière qui se serait fait pincer les fesses par le bedeau dans la sacristie ? Un peu… ou maîtresse d’école d’avant, genre « mouche ton nez, dis bonjour à la dame ». Avant quoi ? Avant qu’on interdise les « violences éducatives ordinaires ». Oui, mais ça, ça concerne la fessée et autres corrections exercées par les parents à leurs enfants. Pas les corrections d’adulte à adulte. Et l’exemple, vous en faites quoi, de l’exemple qui vient forcément du haut, c’est bien connu ? Si un ministre éduqué, qui a fait des études et tout ça, estime qu’un adversaire politique mérite deux claques, c’est que, quelque part, distribuer des claques, ça a du bon, non ?

Au fond, ces « deux claques » ne vont-elles pas désinhiber, désaseptiser, débrider le débat public ? Foin de langue de bois et autres circonvolutions barbantes. Tiens, par exemple, au hasard : Benjamin Griveaux, l’ancien collègue de gouvernement de Nathalie Loiseau. Quand il officiait comme porte-parole du gouvernement, on pouvait lui trouver, comme qui dirait, une tête à claques. Avant que Loiseau vînt, on ne pouvait pas dire ça. Maintenant, on peut. On dit merci à la dame.

Georges Michel – Boulevard Voltaire

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