«Adelphité», «droits humains»  et autres co…ries!

Le Haut conseil à l’égalité a rendu son rapport. Pour lui, la constitution doit être révisée pour intégrer de nouveaux mots et concepts qui respecteraient davantage la femme. L’égalité des sexes passe-t-elle par une refonte de la langue française ?

Il y a comme un souffle canadien dans l’air. Alors que le Premier ministre Justin Trudeau est en train d’imposer la langue inclusive au Canada, la France fait quelques pas dans cette direction. Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a publié le 18 avril ses neuf recommandations pour améliorer l’égalité entre les hommes et les femmes.

Pour cette instance, cela passe par une inscription dans la Constitution du droit à la contraception et à l’avortement, du droit à une vie sans violence sexiste et sexuelle, mais également par une modification en profondeur de la langue de Molière.

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Ainsi, halte à la «fraternité» ! Un mot qui, selon le Haut conseil, «exclurait les femmes de la communauté politique». Il s’agirait donc de modifier ce terme «à l’instar de ce qu’a récemment fait le Canada en remplaçant “thy sons (tes fils)” par “all of us (nous tou.te.s)” dans son hymne national». En effet, la racine latine de «fraternité», frater, signifiant «frère» exclurait la gente féminine. Le Haut conseil préconise donc l’usage d’un néologisme, l’«adelphité». Une autre alternative avancée par cet organe serait d’utiliser le terme «solidarité».

En outre, la première recommandation du Haut conseil est de modifier le premier article de la Constitution en incluant la notion de «citoyennes» et constitutionnaliser le fait que l’appartenance à un sexe soit «sous représenté ou discriminé».

Aussi, l’expression «Droits de l’homme» est, pour le HCE, discriminante puisqu’elle ne désignerait «que la moitié du peuple». Il conseille la reformulation avec «droits humains».

Député.e.s
En bons pourfendeur de l’Académie française, le Haut conseil souhaite également que la Constitution utilise le point médian comme dans l’expression, «les député.e.s», ou de recourir à des termes «englobants», comme «électorat». Ce dernier serait plus neutre que les mots «l’électeur» ou «l’électrice».

L’instance a livré sa longue note le 18 avril au président de l’Assemblée nationale, François de Rugy. Ce dernier voit dans ses recommandations «une discussion riche et ouverte pour faire évoluer notre société vers toujours plus d’égalité».

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