Inadmissible! Connaissez-vous les ELCO, les « enseignements de langue et de culture d’origine » ? Il s’agit d’un dispositif mis en place au sein de l’Éducation Nationale depuis plusieurs décennies qui consiste à mettre en place à l’école primaire (mais également au collège), des heures de cours de langues étrangères (dont l’arabe) pour les enfants des migrants à partir du CE1. Un dispositif peu connu qui concernerait plus de 80 000 élèves en France et qui est loin de faire l’unanimité.
Pour Valérie Laupies, enseignante en ZEP depuis plus de vingt ans, directrice d’école à Tarascon (Bouches-du-Rhône) et vice-présidente du collectif Racine, ces ELCO sont en fait des cours de langue arabe qui échappent à tout contrôle au sein des établissements.
Le collectif Racine
POUR LE REDRESSEMENT DE L’ECOLE
L’Ecole de la République est aujourd’hui en grand péril : elle ne remplit plus sa mission la plus essentielle, celle de permettre à chaque enfant de France, selon ses talents et ses mérites, de trouver sa juste place dans la société, en assurant, par la perpétuation de l’excellence française, l’avenir de la Nation. Cette situation est imputable à près d’un demi-siècle de contre-réformes inspirées par l’idéologie permissive héritée de Mai 1968, par des théories pédagogiques aberrantes, et par les dogmes euromondialistes appliqués aux politiques éducatives.
L’urgence est donc de redresser l’Ecole. Tel est le sens du présent appel.
Ce redressement suppose la redéfinition des contenus et pratiques d’enseignement, car l’Ecole doit avant tout instruire. Le primaire doit permettre à tous les enfants de maîtriser les savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter. Ces apprentissages, par nécessité progressifs, exigent l’efficacité de méthodes éprouvées : c’est pourquoi la méthode syllabique doit prévaloir, l’exigence de compréhension ne saurait exclure l’exercice de la mémoire, et l’histoire, tout particulièrement celle de la France, doit être enseignée de façon chronologique. Il faut retirer des programmes de l’école élémentaire tous ces ajouts, fruits de la mode ou des obsessions d’un ministre.
Au collège comme au lycée, les cadres disciplinaires doivent être réaffirmés : un terme doit être mis aux pseudo-enseignements « transversaux » qui, sous prétexte d’interdisciplinarité, supplantent les apprentissages fondamentaux. Dans l’enseignement secondaire, le professeur doit enseigner la matière qu’il a étudiée, celle qu’il aime au point d’avoir choisi de la transmettre. Les langues vivantes, mais aussi anciennes doivent être revalorisées, de même que l’enseignement des sciences, les vocations scientifiques devant être ravivées.
Le redressement de l’Ecole exige par ailleurs que soient repensés la différenciation des filières et les paliers d’orientation. Il faut en finir avec le « collège unique » qui, sous prétexte de démocratisation, s’est traduit dans les faits par le triomphe de la médiocrité. L’orientation précoce, sous la condition d’une réhabilitation véritable des voies technologiques et professionnelles et de la mise en place de « passerelles » permettant, le cas échéant, des réorientations, doit devenir la norme : il en va de la réussite de chacun selon ses capacités. A cet égard, les filières d’apprentissage doivent tout particulièrement être revalorisées.
Mais le redressement de l’Ecole passe aussi par sa sanctuarisation et par la reconnaissance du mérite. La lutte contre la violence scolaire doit constituer un impératif absolu : elle exige que la culture laxiste de l’excuse et de la permissivité cesse d’avoir cours et laisse place à une culture de l’excellence et du dépassement de soi par l’effort. A ce titre, la formation des enseignants doit être profondément repensée : un professeur ne doit pas seulement « gérer des situations », il doit surtout incarner cet impératif d’excellence par les compétences et le savoir qui fondent la légitimité de sa fonction, cela justifiant le cours magistral et la « verticalité de la transmission ». De même importe-t-il que le mérite se trouve symboliquement reconnu : non seulement les notes doivent évidemment être maintenues, mais un système qui favorise l’émulation est souhaitable.
La cause nationale que représente le redressement de l’Ecole exige enfin que l’Etat soit pleinement rétabli dans sa souveraineté et qu’à lui seul revienne, au titre de l’intérêt supérieur de la Nation, de définir les finalités et les modalités d’une réforme en profondeur du système, dans le respect des spécificités de l’enseignement privé sous contrat ou hors contrat. Les orientations des politiques éducatives n’ont plus à être décidées par ces instances supranationales qui ont conduit, pour le pire, au désengagement croissant de l’Etat. Une recentralisation de l’administration de l’Education nationale s’impose au contraire, afin d’éviter la multiplication anarchique d’expériences diverses dont le résultat n’est jamais vraiment contrôlé : seul l’Etat peut redresser le système en garantissant la stricte observation de l’égalité et de l’équité républicaines.