Le talent n’attend pas le nombre des années, a-t-on coutume de dire. Mais dans le cas des enfants de Bruno Le Roux, le talent est précoce. Quotidien révèle ce lundi 20 mars que l’actuel ministre de l’Intérieur a fait embaucher ses deux filles comme assistantes parlementaires alors qu’elles étaient mineures lorsqu’il était député de Seine-Saint-Denis.
“Et alors ?” pourrait répondre le premier flic de France. Interrogé par Quotidien, Bruno Le Roux confirme bien que ses deux filles ont été embauchées comme assistantes parlementaires. Pour le ministre de l’Intérieur, il s’agissait d’un “boulot d’été”. (…)
Un “boulot d’été” qui s’est répété plusieurs fois. Car comme le précise Quotidien, les deux filles de Bruno Le Roux ont cumulé chacune 14 et 10 CDD, des contrats censés avoir été effectués durant leurs vacances scolaires entre 2009 et 2016. L’aînée effectue par exemple son premier contrat alors qu’elle a 15 ans et est élève de seconde. Elle a également été embauchée comme assistante de juin à septembre 2013 alors qu’elle était en stage chez Yves Rocher, à Tournai, en Belgique, à la même période.
La benjamine a également été embauchée entre avril et mai 2015 alors qu’elle était en cours de classe préparatoire.
Lors du début de l’affaire Fillon, le fraîchement nommé ministre de l’Intérieur, n’avait pourtant pas hésité à critiquer les emplois familiaux à l’Assemblée. Sur RTL, il assurait: «Cela peut bien entendu prêter à confusion, cela peut prêter à suspicion. (…) Je rappelle que les parlementaires rémunèrent leurs collaborateurs avec une enveloppe, c’est eux-mêmes qui fixent le montant à l’intérieur de cette enveloppe». Ajoutant: «C’est plus clair qu’il n’y ait pas de conjoint qui travaillent avec les députés». Ton tranchant mais propos prudents lorsqu’avec le recul, on réalise que Bruno Le Roux évoquait certes «les conjoints» mais ne prenait en aucun cas position sur l’emploi d’enfants…
«C’est à celui qui est mis en cause de dire la réalité des choses (…) sur quelque chose qui forcément apparaît très, très grave aux Français s’il n’y avait pas la réalité d’un véritable travail», ajoutait l’ancien président du groupe socialiste à l’Assemblée.