The Lady in the van

La tentation est grande de se précipiter pour voir un film dont Maggie Smith, l’inoubliable grand-mère de Downton Abbey, tient la vedette en vieille dame au fort (mauvais) caractère. L’intrigue, certes, paraît bien mince, mais le cinéma anglais abonde en films réussis dont la trame est parfois saugrenue ; songeons par exemple au charmant L’Anglais qui gravit une colline et descendit une montagne. Ici, il s’agit d’une vieille dame vivant dans des conditions on ne peut plus précaires dans une camionnette installée dans un quartier fort calme et assez chic de Londres. Elle échoue dans l’allée privée d’un écrivain, y garant son véhicule poussif pour quelques semaines… et y restera des années. Elle se montre bien peu loquace sur son passé. Que cache-t-elle ? Que fuit-elle ? Il se mêle même un semblant d’histoire policière à cette intrigue.

On frémit à l’idée de ce qu’aurait pu donner un film français contemporain sur le même sujet : misérabilisme, démonstrations politiques… Rien de tel ici, mais un humour anglais parfois juste un peu trop appuyé, mettant en scène l’inévitable écrivain « homo » pris en tenailles entre sa mère et cette voisine encombrante. Et l’on n’évite pas d’autres écueils, comme les piques contre les méchantes religieuses catholiques, caricaturales et aigries dans leur sécheresse de cœur. La foi de Mary – au fait, s’appelle-t-elle Mary comme elle le prétend, ou Margaret comme le disent certains ? – ne lui semble pas d’un grand secours, et a peut-être même causé ses bizarreries…

The Lady in the van est l’adaptation du roman d’Alan Bennett, auteur du scénario. Film pour inconditionnels du cinéma anglais qui ne veulent en manquer aucun.

Anne Le Pape – Présent

Related Articles