Un plat peut-il suffire à convaincre les défenseurs de la biodiversité? Un quartier chic de Tokyo renommé pour sa gastronomie a décidé de rompre un tabou en encourageant activement les touristes étrangers en quête de sushi à goûter de la viande de baleine. Une trentaine de restaurants d’Ebisu, près du quartier commerçant et branché de Shibuya, participent à un festival gastronomique au cours duquel le chaland étranger est tout particulièrement invité à essayer cette chair blanche ou rouge aux allures de filet de bœuf.
“Si des visiteurs étrangers voient cet aliment servi dans des restaurants, j’espère qu’ils comprendront et se diront qu’une telle ressource peut être utilisée tant que les animaux ne sont pas en voie de disparition”, a expliqué à l’AFP Kazuo Yamamura, président de l’Association des baleiniers.
La consommation de baleine a une longue histoire au Japon, pays de pêcheurs où le cétacé a été chassé pendant des siècles mais où l’industrie baleinière n’a connu son essor qu’après la Seconde guerre mondiale, pour nourrir un pays affamé. Au cours des dernières décennies, le Japon a contourné l’interdiction de la chasse à la baleine en utilisant l’exception qui autorise les prises à des fins scientifiques. Mais Tokyo n’a jamais fait un secret du fait que la viande de l’animal marin finissait souvent dans les assiettes. Sa consommation a néanmoins fortement diminué ces dernières années.
Le Japon considère que la population mondiale de ce mammifère, en particulier celle de la baleine de Minke, est suffisamment importante pour permettre une pêche durable, ce que contestent les défenseurs de la faune et les pays opposés à la chasse à la baleine.