Le journal d’Anne-France (Vidéo)

https://www.youtube.com/watch?v=LmE8Dh5Upi4

Ce « journal intime » n’est pas une oeuvre de fiction mais relève du témoignage et donc du document d’histoire.

Les circonstances de sa découverte ne permettent aucun doute quant à la qualification de cet écrit.

Mon meilleur ami, Didier, sapeur-pompier volontaire à Mâcon, dut se rendre dans un vieil immeuble au 614 quai Jean Jaurès, suite à l’appel téléphonique angoissé d’une personne qui se plaignait d’une odeur insoutenable dans sa cage d’escalier. Une fois sur les lieux, il n’avait pas autre chose à faire que de flairer, tel un triste limier, pour trouver la source mystérieuse de ces miasmes amers qui progressivement envahissaient l’ensemble des parties communes de l’habitation. Ce jeu de piste émétique et macabre s’arrêta au dernier étage, sur le seuil d’une chambre de bonne coincée entre deux greniers. Habitué à ce genre d’intervention, mon ami ne se faisait aucune illusion sur ce qu’il allait découvrir en enfonçant la porte. Le coeur enflé dans la gorge et le pas hésitant, il pénétra dans le galetas et vit cette scène récurrente de l’affreux spectacle que constitue la société hyperindividualiste dans laquelle nous vivons : une vieille dame en état de décomposition avancée.

La puanteur comme ultime appel au secours.

La pauvre femme était assise à son bureau devant son ordinateur. Didier remarqua que ce dernier était encore en marche. Il toucha sans réfléchir la souris un peu collante, quand soudain, fiat lux, l’écran qui était en veille s’alluma. Des lettres et des symboles noircissaient des dizaines de pages. Il eut la curiosité de remonter ce fleuve inintelligible de caractères quand il tomba sur plusieurs pages qui, elles, faisaient sens. Il commença à parcourir rapidement le texte et sans hésiter, il sortit le fichier sur l’imprimante poussiéreuse et grinçante de la défunte.

Le lendemain de son intervention, Didier sonna à ma porte. Il prit place sur une chaise et me raconta, le souffle saccadé, sa funeste découverte. Le soir même, j’ai lu ce « journal intime » d’une seule traite. J’ai été happé dès les premières lignes et je suis resté près de quatre heures pendu aux lèvres de cette vieille dame qui me racontait son histoire bouleversante.

Avec l’humilité de l’apôtre, j’ai donc décidé de mettre en forme le texte et de le corriger afin de le porter à la connaissance du plus grand nombre, me disant que d’« autres moi-même » pourraient être touchés par cette lecture.

Heureux lecteurs, abordez les rives de cet ouvrage avec bienveillance et prenez-le uniquement pour ce qu’il est, c’est-à-dire : Le journal d’Anne-France, l’histoire d’une femme catholique et française, passée sous le rouleau-compresseur du Silence.

 

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