Sur LObs.com, Vincent Jauvert s’étonne :
“Ce jeudi matin, Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère et président de la délégation parlementaire au renseignement, était l’invité du 7/9 de France Inter. Il venait présenter son rapport sur les lacunes de notre pays en matière de lutte contre l’espionnage économique. Or, à ce sujet, voici qu’un auditeur l’interroge sur notre dossier d’il y a deux semaines concernant un centre secret d’écoutes chinois installé dans l’annexe de l’ambassade de Chine à Chevilly-Larue. M. Urvoas affirme alors que l’article comporte “nombre d’erreurs” et en cite deux. En réalité, c’est le député qui profère deux contre-vérités sidérantes.
Il affirme d’abord que la Chine fait ce qu’elle veut à Chevilly-Larue puisqu’une ambassade est un lieu “extraterritorial”, que “les lois françaises ne s’y appliquent pas”. Ce qui est faux. Malgré ce que croient les béotiens, une ambassade n’est pas l’extension d’un pays et cela depuis la fin du… 19ème siècle. En disant que “l’ambassade de Chine c’est la Chine”, M. Urvoas se trompe comme un étudiant de première années (lui qui a enseigné le droit…). Une ambassade est un territoire inviolable mais les lois françaises s’y appliquent. Et donc notamment celles interdisant l’espionnage des communications.
Il dit ensuite que la Chine n’a pas à demander aux autorités françaises d’autorisation pour la pose d’antennes sur le toit de son ambassade. Faux encore. La convention de Vienne de 1961 stipule noir sur blanc, dans son article 27, qu’une mission diplomatique “ne peut installer et utiliser un poste émetteur de radio qu’avec l’assentiment de l’État accréditaire”.
Rappelons pour ceux qui l’ignorent que M. Urvoas, dont les connaissances juridiques sont si incertaines, préside aussi la commission des lois.”
7 Comments
Comments are closed.