Les forces répressives Iraniennes ont arrêté ce Lundi 16 Novembre 2015 l’éminent caricaturiste iranien Hadi Heydari dans son bureau du journal Shahrvand Daily à Téhéran. Deux collègues de M.Heydari travaillant pour le même quotidien ont confirmé son arrestation et déclaré aux journalistes du site de la Campagne Internationale pour les Droits de l’Homme en Iran : « Qu’un jeune Agent en civil des forces de sécurité était venu avec un mandat d’arrêt qu’il a montré à Hadi avant de l’embarquer ensuite vers un lieu inconnu».
Ces mêmes sources ont indiqué aux reporters du site de International Campaign for Human Rights in Iran qu’ils n’étaient pas certains du nom l’organisme policier qui a arrêté Hadi Heydari, mais selon les journalistes du CFHRI il agit probablement d’Agents des services de Renseignements des «Gardiens de la Révolution » de l’IRGC qui semblent lui reprocher à première vue d’avoir publié un dessin en solidarité avec les victimes des attentats survenus à Paris la semaine dernière.
Hadi Heydariqui est âgé de 38 ans, est un peintre et dessinateur diplômé de l’Université des Arts et d’Architecture de Téhéran. Au cours de ces vingt dernières années, il a travaillé dans divers quotidiens et publications proches des courants réformateurs Iraniens, telles que: Etemad, Bahar, Pool, Norooz, Neshat, Asr-e Azadegan et Eghbal.
Hadi Heydari avait déjà été arrêté une première fois 2009 à la suite des élections présidentielle contestées de Juin 2009, il fut condamné peu de temps après pour des accusations de «Montage d’une collusion afin de porter atteinte à la sécurité nationale », il avait ensuite passé 17 jours en détention avant d’être libéré. Il fut de nouveau arrêté en Décembre 2010 pour des accusations de « Propagande contre l’état », et finalement libéré deux mois plus tard moyennant une caution d’environ$ 15,000.
En Septembre 2012, une caricature dessinée par Hadi Heydari intitulée »les Homme aux yeux bandés »*2 publiée dans le journal Shargh, déclencha une énorme controverse*3. En réponse le 26 Septembre 2012 soit juste un jour à peine après la parution du dessin en question. Dans un effort concerté 150 parlementaire du Majlis (La chambre des députés Iranienne), appuyés par des membres des autorités de l’État et des haut Clercs religieux firent interdire le journal. Quelques heures plus tard Hadi Heidari était convoqué par le « Tribunal Révolutionnaire » de Téhéran avec Mehdi Rahmanian le directeur de publication du Journal, pour être transféré ensuite vers la prison d’Evin.
Les autorités qui s’étaient opposées à la publication de cette bande dessinée, avaient déclaré qu’ils considéraient celle-ci comme une insulte faite aux vétérans de la guerre Iran-Irak, mais beaucoup d’observateurs de la presse Iranienne firent remarquer à l’époque que cela avait été une simple excuse pour faire interdire ce journal réformateur. Quelque temps après le 29 Décembre 2012 le Journal et M. Hadi Heydari furent finalement acquittés*4 de ces accusations et Shargh reprenait à nouveau sa publication.
Au cours de ces deux premières semaines de Novembre, plusieurs journalistes iraniens de renom ont été arrêtés par l’organisme des Renseignements des « Gardien de la Révolution » ou IRGC. Cela ressemble fort à une nouvelle campagne de répression intensive *5 lancée par les clans ultraconservateurs du régime. Parmi ces arrestations confirmées officiellement sur le site officiel du service des Renseignements des «Gardiens de la Révolution» de l’IRGC signalons encore les cas de : Ehsan Mazandarani le rédacteur en chef du Journal Farhikhtegan, le journaliste et chroniqueur dans plusieurs grands journaux Iraniens Afarin Chitsaz, M.Saman Safarzaei le directeur de la section internationale du journal Andisheh Pouya. Et le journaliste et activiste politique Issa Saharkhiz*6