L’HEBDOMADAIRE MARIANNE NE VA PAS FORT. APRÈS UNE PREMIÈRE CRISE EN 2013 QUI AVAIT VU LE DÉPART DE MAURICE SZAFRAN COMME PDG REMPLACÉ PAR L’ACTIONNAIRE MAJORITAIRE (57%) YVES DE CHAISEMARTIN LES VENTES ONT CONTINUÉ À S’EFFRITER (MOINS DE 150000 EXEMPLAIRES CES DERNIERS MOIS) ET LES PERTES RÉCENTES – NON ENCORE PUBLIÉES À CE JOUR – À S’ACCUMULER VOIRE À S’ACCROÎTRE.
C’est dans ce contexte que Renaud Dély (surnommé délit d’opinion) a été nommé récemment à la tête de la rédaction supplantant Joseph Macé-Scaron exilé au-delà de la page 40 du journal alors que Dély signe l’éditorial en tête de gondole. La venue d’une personnalité aussi fade et politiquement correcte pouvait étonner dans un journal qui avait connu une veine populiste (et d’excellentes ventes) sous la direction de Jean-François Kahn. Encore plus étrange l’arrivée de Caroline Fourest, menteuse professionnelle, comme éditorialiste provoquant la consternation silencieuse d’une grande partie de la rédaction.
Les rédacteurs devaient déjà supporter, depuis le début 2016, un nouveau chroniqueur cinéma en la personne de Grégoire Chertok, banquier associé chez Rothschild et Cie, proche de Jean-François Copé, des Républicains et ami d’Alain Minc. Cette venue s’expliquant peut-être par une volonté « d’accommodement » vis à vis des banques comme le craint la société des rédacteurs de Marianne dans un communiqué publié le 17 octobre:
« La société des rédacteurs de Marianne a appris avec stupéfaction la censure dont faisait l’objet, dans les pages Culture/Idées du journal, le dernier film de Bertrand Tavernier, compagnon de route de Marianne depuis de longues années. Cette censure découle de propos privés tenus par Bertrand Tavernier relatifs à la présence dans Marianne d’une chronique de critique cinématographique confiée au banquier Grégoire Chertok, associé-gérant et membre du comité exécutif de Rothschild & Cie.
La société des rédacteurs de Marianne et les représentants des salariés au comité d’entreprise avaient formulé le même étonnement lors de l’apparition de cette chronique en janvier 2016. La réponse de la direction générale vantant la cinéphilie de Grégoire Chertok n’avait convaincu personne.
Cet incident fait douloureusement écho aux déclarations de Frédérick Cassegrain, directeur général et directeur de la publication de Marianne, lors du comité d’entreprise extraordinaire du 30 juin 2016, concernant les articles parus dans Marianne « à l’encontre des banques ». Articles qui, à l’en croire, obéreraient les discussions entre la direction générale du journal et les établissements bancaires dans le cadre de leurs relations commerciales.
La société des rédacteurs de Marianne réaffirme que l’indépendance éditoriale est le bien le plus précieux de ce journal et condamne toute forme de censure. Elle déplore que Renaud Dély, directeur de la rédaction de Marianne, n’ait pas été informé de ce boycott et se réjouit qu’il ait pris les mesures adéquates pour y mettre un terme. »
Pauvre Marianne jadis irrévérencieuse, incisive, joyeuse réduite à une chronique cinématographique relevant plus du domaine financier que de la sphère artistique…