Quand on voit l’information dans la presse, on se dit que c’est un canular, ou une bonne blague, peut-être même une de celles dont il a, paraît-il, le secret : François Hollande recevra, en début de semaine, à New York, pour la 7 1e Assemblée générale des Nations unies, le prix de… » l’Homme d’État de l’année ».
Si on voulait vraiment rire, s’ils voulaient vraiment nous faire rire, ils auraient pu choisir David Cameron, pour avoir rendu, contre son gré, la parole et la souveraineté à son peuple, ou Mme Merkel, pour son sabordage généralisé de l’Union européenne. Et il est vrai que, dans ce fiasco, économique et migratoire, M. Hollande ne fut que le « vice-chancelier », pour reprendre l’heureuse formule de Mme Le Pen. On aurait pu aussi choisir M. Erdoğan, car s’il y a bien un dirigeant qui a vraiment renforcé son État cette année, c’est lui, et nul autre.
Mais, au fait, qui sont-ils donc, ces « ils » new-yorkais qui ont élu notre Flanby national « homme d’État de l’année » et lui ont décerné ce prix ? Il s’agit de la fondation interconfessionnelle Appeal of Conscience, fondée en 1965 par le rabbin Arthur Schneier, survivant de la Shoah, et qui souhaite récompenser ceux qui œuvrent pour « la paix, la tolérance et la résolution des conflits ethniques ».
On se dit que nos amis new-yorkais devraient revenir faire un peu de tourisme dans la France de François Hollande, sur nos plages, dans nos banlieues ou du côté de Nice, ou un pèlerinage au Bataclan. Et, s’ils sont juifs, ils devraient se demander comment vivent leurs coreligionnaires en France, quelle est la nature du nouvel antisémitisme qui y sévit et par quelles complaisances la gauche et les socialistes de M. Hollande l’ont laissé se développer.
Ils devraient, aussi, se demander ce que François Hollande a fait, ou pas fait, avant janvier 2015, pour qu’on en arrive là, et après, pour que l’horreur se reproduise, mois après mois, inexorablement. Ils devraient, aussi, se repasser le film des événements du 14 juillet dernier, entre son interview annonçant la fin de l’état d’urgence et l’attentat de Nice quelques heures après.
Quand on a vécu cet été meurtrier-là, si on avait encore quelques doutes, on sait que M. Hollande n’a jamais été et ne sera jamais un homme d’État. François Hollande, loin d’être un artisan de la paix, est le premier Président d’une France désormais en guerre à cause d’une situation qu’il n’a pas voulu voir et qu’il a contribué à créer par sa politique et son aveuglement, en France et à l’étranger.
La clairvoyance n’est pas la qualité majeure des cercles onusiens, on le savait. Les Français sont heureusement plus lucides puisqu’ils ne veulent pas voir M. Hollande se représenter à plus de 85 %. Dans le dernier sondage Odoxa pour France 2, ils ne sont plus que 8 % à le juger comme le meilleur candidat pour représenter la gauche. De toutes les personnalités testées, il est même… dernier !
On hésite donc encore : ce prix est-il une manifestation de l’humour juif new-yorkais ou un lot de consolation, un cadeau de départ, pour un Président en bout de course dépassé par les événements du début à la fin de son mandat ?