Le porno est une drogue. C’est ce qu’affirme Florent Badou, auteur du livre Avant, j’étais accro au porno retraçant son parcours du combattant pour se libérer de son addiction. « J’ai rédigé le livre que j’aurais voulu lire lorsque j’étais addict », aime à répéter celui qui est aussi le créateur de Stopporn, un site conçu pour sensibiliser l’opinion sur les dangers de la pornographie.
Selon Florent Badou, ce véritable fléau « chosifie l’être humain et l’isole ». Pourquoi arrêter, mais surtout « pour qui ? », s’interroge alors le jeune homme. Avant tout, pour soi-même évidemment car « la porno-dépendance est un esclavage, le sevrage en libère », martèle-t-il, mais aussi son partenaire : « L’autre gagnant de votre sevrage », souligne l’auteur.
33% des 18-24 ans visitent au moins une fois par semaine un site porno
Des images pornographiques, cet ingénieur de 32 ans, marié et père de deux enfants, en a consommé plusieurs fois par jour pendant 15 ans. Mais il n’était sûrement pas le seul dans ce cas : selon une étude menée en janvier 2014 par l’Ifop, 7% des Français en consomment quotidiennement et 33% des 18-24 ans surfent au moins une fois par semaine sur un site x. Cela laisse une idée sur l’envergure de ce marché, extrêmement lucratif : la pornographie est en effet l’un des principaux secteurs générateurs de trafic au monde.
À elle seule, l’industrie du porno représente 37% du trafic Internet mondial… Rien qu’au cours de l’année 2006, l’industrie de la pornographie sur le Web a rapporté 97 milliards de dollars selon une étude effectuée alors par le site Internet Review Filter. Nul doute que le livre de Florent Badou pourrait contribuer au fil du temps à inverser la tendance. Interrogé par Le Point, le professeur Marc Auriacombe, chef du département Addiction au Centre hospitalier Ch. Perrens de Bordeaux, en recommande même la lecture aux addictologues en formation.