Par Charles Chaleyat
L’archéologie, fondée en grande partie sur ce qu’on trouve (et interprète) réserve toujours des surprises même aux professionnels car le sol et les océans ne nous ont pas tout livré. Ce sont à la fois le hasard chanceux (Vix ou la grotte Chauvet) et le développement des nouvelles techniques appliquées à cette science, qui font apparaître des tas de choses nouvelles. Malheureusement ces mêmes facteurs font parfois disparaître les découvertes, écrasées ou dispersées par les engins fouisseurs ou cachées, une fois déterrées par les prospecteurs amateurs sans égard pour leur contexte. Même les monuments les plus célèbres comme Stonehenge en Grande Bretagne n’ont pas tout dit. Et Dieu sait combien de théories plus ou moins farfelues ces gigantesques linteaux de pierre alignés en rond ont suscitées.
Les récentes découvertes effectuées autour de ce site – sur une aire de 12Km2 – par des chercheurs britanniques (Univ. de Birmingham), autrichiens (Ludwig Boltzman Institute) et belges (Univ. de Gand) concernent dix-sept autres monuments enfouis et plusieurs structures. Fossés (le Cursus de 100 m de long sur 3 km) structures de bois et énormes pierres de 3m (Durrington Walls) laissent penser que Stonehenge faisait partie d’un grand « Super Henge » à vocation religieuse probable, encore qu’inconnue dans son détail. Curieusement, le magnétomètre, le radar, la photographie et la spectroscopie aériennes, la télédétection Laser se sont alliés au tuyau d’arrosage pour révéler ces structures. Les premiers ont permis, grâce à leur grande pénétration d’identifier de nouvelles pierres sans avoir à creuser et donc bouleverser un site par ailleurs totalement protégé, le deuxième, se révélant trop court pour arroser la totalité de la pelouse, les herbes sèches restantes ont révélé les traces de monolithes aujourd’hui disparus qui fermaient ce fameux cercle de pierres. Le manque d’eau – négatif pour la pelouse – fut bénéfique aux archéologues..