Valérian et la Cité des Mille Planètes est le film rêvé depuis son enfance par Luc Besson. Le célèbre réalisateur français possède un talent réel pour le film de pur divertissement, en action ou science-fiction. Vers 1970, il dévorait dans son magazine de bandes-dessinées Pilote, dirigé par Goscinny, les aventures dans l’espace de Valérian et Laureline. L’œuvre de Christin et Mézières forme depuis les années 1970 la référence de la science-fiction populaire française. Les auteurs ont inventé le prénom Laureline, qui a connu depuis une petite diffusion. L’univers de Valérian et Laureline a donné lieu à une exposition intéressante, actuellement proposée à la Cité de la Science à la Villette – nous l’avons visitée – et un feuilleton en dessins animés, plutôt réussi, remontant à 2005 et réédité sous forme de DVD à l’occasion de la sortie du film. L’œuvre tient largement d’un progressisme simpliste des années 1960-70, auquel l’on n’adhérera pas forcément et certainement pas sur tout, mais a multiplié les images baroques de mondes lointains imaginaires souvent fort réussies. Elles ont été manifestement pillées par les collaborateurs de George Lucas pour son univers de Starwars.
Valérian et la Cité des Mille Planètes, une catastrophe industrielle à 200 millions d’euros
Il nous faut, hélas, bien parler du film Valérian et la Cité des Mille Planètes. Il relève, et c’est le cas de le dire, d’une bêtise intersidérale. C’est à croire que le scénario a été tiré d’une rédaction réalisée par Luc Besson lorsqu’il avait huit ans, pieusement conservée depuis et sortie d’un tiroir poussiéreux. L’enfant s’était livré à une variation libre sur sa bande-dessinée préférée, en mélangeant quelques éléments tirés de l’enseignement civique obligatoire… Ainsi les deux héros de Valérian et la Cité des Mille Planètes démontent-ils un complot visant à l’extermination des derniers survivants d’un génocide qui a fait six millions de morts ; de doux extraterrestres pacifiques avaient été massacrés, à l’arme atomique, par des humains absolument monstrueux…Le film est vraiment stupide, ne tient absolument pas la longueur. Une scène de cabaret extraterrestre, supportable pour les adultes, interdit en outre le film aux enfants… Les acteurs principaux ne savent manifestement pas jouer. Valérian traîne en particulier un air ahuri tout au long du film…Laureline, interprétée par un célèbre mannequin britannique Cara Delevingne, est fort jolie, mais c’est tout. La présence de grosses blagues invoquant le gender, seule modernisation visible de la rédaction de l’enfant Luc Besson, parachève le naufrage. On retrouve aussi, sous la forme la plus niaise, toutes les idées de notre époque, un écologisme radical antihumain, un antimilitarisme pour le moins caricatural… Bref Valérian et la Cité des Mille Planètes est une catastrophe industrielle à 200 millions d’euros… Assembler ça et là des images coûteuses de mondes imaginaires, parfois oniriques sinon belles, ne forme certainement pas un film acceptable.