Certains l’avaient évoqué juste après l’attentat, sans qu’aucune confirmation officielle soit donnée. Cette fois-ci, c’est un rapport d’auditions parlementaires dirigé par le député Les Républicains, Georges Fenech, qui révèle des détails atroces sur la tuerie du 13 novembre dernier, au Bataclan.
Selon certains policiers ou parents des victimes entendus par les rapporteurs, certaines victimes auraient en effet été décapitées, égorgées, éviscérées ou même émasculées.
Il y a quelques jours, la commission d’enquête « relative aux moyens mis en œuvre par l’Etat pour lutter contre le terrorisme » a publié ses conclusions et certains détails des 190 témoignages recueillis sont glaçants. Les horreurs commises auraient même fait « pleurer » et « vomir » les premiers enquêteurs présents sur la scène de crime. Et il y a de quoi.
On trouve notamment le témoignage d’un père de famille, qui raconte ce qu’aurait vécu son propre fils selon l’institut médico-légal de Paris : « On m’a dit (…) qu’on lui avait coupé les testicules, qu’on les lui avait mis dans la bouche, et qu’il avait été éventré. Lorsque je l’ai vu derrière une vitre, allongé sur une table, un linceul blanc le recouvrant jusqu’au cou, une psychologue m’accompagnait. Cette dernière m’a dit : « La seule partie montrable de votre fils est son profil gauche ». J’ai constaté qu’il n’avait plus d’œil droit. J’en ai fait la remarque ; il m’a été répondu qu’ils lui avaient crevé l’œil et enfoncé la face droite de son visage, d’où des hématomes très importants que nous avons pu tous constater lors de sa mise en bière. »
On savait déjà que les djihadistes avaient abattu froidement cette jeunesse innocente, mais personne ne voulait se pencher sur ce que personne ne voulait voir : quelques jours plus tard, certains évoquaient déjà des actes de tortures. Des témoins affirment, sans détour cette fois-ci, que certaines personnes auraient été éventrées ou auraient eu les yeux crevés. D’autres évoquent encore des femmes mutilées au couteau…
Le rapport donne aussi la parole à d’autres acteurs de la soirée qui ne sont pas en mesure d’infirmer ou de confirmer ces abominables révélations. Un policier de la BAC, présent dans le Bataclan ce 13 novembre, confie : « A l’angle, nous entendions des gens gémir, mais nous ne pouvions pas aller les aider parce que nous ne disposions pas du matériel adéquat. » Le préfet de police quant à lui n’a pas pu confirmer – ni infirmer – ces actes de torture. Il a cependant précisé qu’aucun « couteau ni aucun engin tranchant qui aurait permis ce type de mutilations » n’a pu être retrouvé sur place. Difficile d’y voir clair donc, mais notons toutefois, même si cela ne prouve rien, que le préfet de police a des impératifs politiques que n’ont pas les parents de victimes.
Charlotte d Ornellas – Présent