« Eh, les dhimmis du Parisien, arrêtez de nous prendre pour des truffes ! »

Titre sur cinq colonnes à la une dans Le Parisien : « Machisme. Ces lieux interdits aux femmes ». Des « lieux interdits aux femmes » ? En France ? Au XXIe siècle ? Dans une-démocratie-comme-la-nôtre ? Et interdits par qui ? Et où ? Le Parisien indique : « Il existe des quartiers où les femmes ne peuvent rentrer dans un café ou s’habiller librement par peur de remarques désobligeantes ». D’où cette – on n’ose dire « virile » – injonction du Parisien : « Eh, les machistes, laissez-nous vivre ! » A quoi on a envie de répondre : « Eh, les dhimmis du Parisien, arrêtez de nous prendre pour des truffes ! »

Loin de moi l’idée de prétendre qu’il n’y a pas eu jadis, et peut-être naguère, et peut-être encore, quelques gros bourrins (rappelons que macho signifie « mulet ») bien de chez nous pour se conduire comme des gougnafiers. Mais, en l’occurrence, je pense qu’il est inutile de faire un dessin (ou alors un dessin de Chard) aux lecteurs de Présent pour qu’ils subodorent que ces quartiers, ces lieux, ces cafés interdits aux femmes se trouvent dans des zones à forte concentration musulmane. On n’est donc pas là dans une configuration « machiste » comme l’écrit Le Parisien, mais face à une démarche naturelle d’un islam de bonne observance : dans ces quartiers, on traite les femmes « comme là-bas, dis… ».

Mais Le Parisien s’autocensure. Aux moins dans ses titres putassiers et pétochards car, dans le fil et au détour des articles consacrés au sujet, il n’y a guère d’équivoque. Ainsi nous explique-t-on qu’au Petit Chasseur, un café de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), douze femmes sont venues consommer dans cet établissement « habituellement squatté par des hommes ». Confidence de l’une de ces « héroïnes », une dénommée Mariam : « Là, je suis venue parce qu’on est en groupe. Mais jamais je n’entrerai seule dans un café. Je suis musulmane. J’aurais peur de la réaction de ma famille si elle l’apprenait ». Quel âge a Mariam ? 42 ans…

A côté d’elle, Fatima, 36 ans, un foulard sur la tête (courageuse, mais pas téméraire), se dit heureuse d’avoir vécu cette « expérience ». Un client, Yilmaz, 45 ans, reconnaît qu’il y a un problème : « On n’a pas évolué ». Si c’est lui qui le dit…

A Pantin (Seine-Saint-Denis), dans la zone ethnique des Quatre Chemins, la situation est encore pire. Avec une sorte de couvre-feu de fait pour les femmes. Le coiffeur du coin indique que plus aucune cliente n’ose pousser sa porte après 15 heures (!) : « Car quand elles sortent, elles se font agresser, verbalement du moins ». Constatation : « Depuis 2011 et le Printemps (sic) arabe, des centaines d’hommes seuls ont débarqué de Tunisie et se sont installés dans des logements insalubres du quartier. Sans papiers pour la plupart, sans travail non plus, ils errent toute la journée dans un secteur gangrené par le deal. »

C’en est au point que M’hammed Henniche, secrétaire général de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis, reconnaît que la communauté musulmane est « totalement débordée ». Si même des musulmans – et surtout des musulmanes – ont des problèmes dans des quartiers islamisés, imaginez le sort d’un(e) kouffar qui s’y hasarderait imprudemment…

Samara, 27 ans, qui travaille aux Quatre-Chemins, est contrainte de s’habiller façon islam pour ne pas avoir d’ennuis : « Sinon, on me dévisage comme un steak vivant ! » Ce qui ne suffit pas à la mettre à l’abri. Récemment, alors qu’elle était sortie fumer une cigarette pendant sa pause, elle a frôlé l’incident : « Un type est passé et a dit à son copain, en arabe : Regarde cette femme, elle fume pendant le ramadan ! »

Machisme ? T’as qu’à croire…

Alain Sanders – Présent

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