Sainte-Eulalie-de-Cernon: bâtiments religieux et militaires (Vidéo)

L’Ordre du Temple s’installe à Sainte-Eulalie en 1153, village situé au pied du plateau du Larzac, au bord de la rivière du Cernon, lorsque Raymond, abbé de Gelonne, donne aux Templiers l’église Sainte-Eulalie moyennant une rente.

En 1159, Raymond Berenger, comte de Barcelone et roi d’Aragon donne au Temple tout le village de Sainte-Eulalie ainsi que toutes ses possessions sur le Larzac. Cette donation autorise les Templiers à bâtir villes et fortifications sur le plateau. Les Templiers parviennent donc à devenir les principaux propriétaires fonciers du Larzac et y développent l’habitat principalement composé à cette époque de petits hameaux et d’exploitations agricoles isolées.

En arrivant à Sainte-Eulalie, les Templiers vont tout d’abord effectuer des travaux d’agrandissement de la petite église et bâtir un château contenant les bâtiments de la Commanderie. Celui-ci se présente sous la forme d’un quadrilatère bordé à l’est par la place du village. À l’origine, ce quadrilatère était flanqué de tours carrées à chacun de ses angles à l’exception d’un seul où se trouvait le chevet de l’église. La partie de la Commanderie, c’est à dire celle qui donne sur la place, était constitué du bâtiment comprenant le dortoir et le réfectoire des chevaliers. Le dernier étage du bâtiment servait de maison pour le commandeur. La partie nord du quadrilatère est occupée par l’église et les deux autres côtés sont les logements pour les servants ainsi que les écuries, étables, bergeries, forge, et autres bâtiments agricoles.

Pendant 150 ans, les Templiers vont regrouper les populations éparses autour de lieux comme La Couvertoirade et La Cavalerie. Structurant l’espace agricole, la Commanderie deviendra une des plus puissantes du sud de la France. C’est une région importante pour les Templiers car, non acquise alors à l’autorité pontificale, elle doit assurer le ravitaillement des établissements d’Orient en Terre Sainte, par la vallée du Rhône et le port de Marseille, en produits de la terre, foin, froment, chevaux, mais aussi en biens divers.

Après l’arrestation des Templiers en 1307 et l’abolition de l’Ordre en 1312 par le pape Clément V, Sainte-Eulalie passe sous domination hospitalière de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les Hospitaliers vont poursuivre l’aménagement du village. Comme pour La Couvertoirade et La Cavalerie, les Hospitaliers eurent l’autorisation d’élever des murailles autour du bourg afin de le prémunir des attaques des mercenaires et des routiers sillonnant la régions au cours de la guerre de Cent Ans (1338-1453). Un document, conservé dans les archives, reprend l’ensemble des accords passés entre un maître maçon, Déodat Alaux de Saint-Beauzély et les bourgeois de la ville, sous l’autorité du Prieur de Saint-Gilles, Bertrand d’Arpajou, pour la construction de cette murailles (1442-1450) qui nous est arrivée aujourd’hui presque intactes.

De l’époque des Templiers subsiste toute l’aile nord avec son église romane et une tour grenier. Le sens de l’église à été inversé et le cœur à été percé d’une grande porte surmontée d’une Vierge venant de Gênes, lors de traveaux exécutés en 1642 à la demande du commandeur Jean de Berney Villeneuve. Le portail baroque ouvre ainsi sur la place, à l’emplacement de l’ancien cimetière des Templiers, où se tient une fontaine de pierre du XVIIe siècle plutôt inattendue sur le Larzac. La cité conserve aussi la cour intérieure de la Commanderie et le bâtiment communautaire avec ses 4 salles: la salle des fresques, la chambre des capucins, l’échauguette et ses graffitis d’églises, le dortoir des moines et la salle d’honneur de la commanderie.

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