Décidément, rien ne va plus au sein du « couple franco-allemand », dont les europhiles de tous poils et les grands médias nous avaient tant vanté la solidité et les prétendus bienfaits. Témoin : après leur exigence d’un partage (et même d’une réattribution !) de notre siège de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU au profit de l’UE, les Allemands reviennent maintenant à la charge en réclamant le transfert du Parlement européen à Bruxelles, au motif que sa localisation à Strasbourg serait « anachronique ». Une nouvelle provocation teutonne hautement révélatrice, hélas, de l’effacement progressif de notre pays de la scène internationale, et qui en annonce forcément d’autres si la France ne se décide pas à taper enfin très fort du poing sur la table. Raison de plus pour se ruer sur les urnes le 26 mai et faire le bon choix afin d’élire au Parlement d’authentiques « résistants » qui auront le courage de calmer les ardeurs de nos voisins d’outre-Rhin.
Le siège de Strasbourg, un « anachronisme » ?
Cette volonté allemande de regrouper à Bruxelles toutes les entités de l’UE n’est certes pas récente, mais elle est revenue brutalement sur le tapis le 9 mars dernier, quand, dans une lettre ouverte répondant à celle de Macron, la présidente de la CDU Annegret Kramp-Karrenbauer a proposé, tout en affirmant ne pas vouloir « attaquer la France », de « prendre des décisions trop longtemps différées » et d’« abolir les anachronismes ». Ce qui vaut notamment, précisait-elle « pour le regroupement du Parlement européen en son siège à Bruxelles ». Sans oublier, bien sûr, d’ajouter que l’UE « devrait à l’avenir être représentée par un siège permanent commun au Conseil de sécurité des Nations unies »… Et cette AKK (le diminutif de cette dame) est loin d’être isolée puisque, mercredi encore, Manfred Weber, membre de la CSU et candidat des conservateurs (PPE) à la présidence de la Commission, se disait favorable à un vote sur le sujet. Surtout, on se souvient très bien des déclarations de Merkel elle-même qui, lors d’une réunion du PPE à Munich en juin 2018, avait ardemment défendu cette idée.
Non, symbole de notre aura diplomatique
Bien sûr, du côté français, de très nombreuses voix s’élèvent contre cette idée qui, si elle venait à se concrétiser, porterait non seulement un nouveau coup à notre aura diplomatique déjà bien mal en point, mais entraînerait en outre la suppression de 28 000 postes. Une centaine d’élus LREM, emmenés par Loiseau, et soutenus par Macron, déclarant qu’« il n’[était] pas question d’abandonner le siège du Parlement européen à Strasbourg », ont même mis en ligne une pétition pour défendre le siège strasbourgeois… Mais comment croire tous ces gens, qui en sont aujourd’hui pitoyablement réduits à pétitionner, et dont le « gourou » lui-même se rend chaque fois à Bruxelles comme il irait à Canossa ?