Les dangers de l’archéologie…

Par Charles Chaleyat

En piochant son jardin pour tracer un terrain de ping-pong pour ses enfants, Luke Irwin, de Brixton Deverill près de Warminster, a exhumé un véritable trésor historique:  mosaïques, stèle mortuaire d’enfant et vestiges d’une villa romaine du IIe siècle après J.C.

Il  s’est évidemment retrouvé avec la circonscription archéologique de son coin sur le “dos”, surtout dans son jardin et pour un bon moment… sans parler de la ou des suites.

Tout le monde a rêvé un jour de faire de l’archéologie comme Indiana Jones ou plus simplement en prospectant (au détecteur de métaux) les champs du voisinage voire  son propre jardin. Très rarement envisage-t-on de faire des fouilles sauf en bêchant le potager ou en préparant le maçonnage des fondations de la ‘cabane au fond du jardin’… C’est là pourtant que l’on peut rencontrer le Gros Lot (tombe gothique, viking ou gallo-romaine, trésor moyenâgeux) qui peut s’avérer être la source d’ennuis considérables, non seulement encombrants dans le temps mais aussi dans l’espace.

Si vous déclarez votre découverte (à condition d’ailleurs de bien l’identifier), vous avez toutes chances de voir débarquer chez vous – sans que vous puissiez vous y opposer – l’armée des archéologues nationaux (INRAP) accompagnés de leurs compagnons géologues, zoologues, xylologues ou autres (toutes les spécialités sont possibles sur une fouille y compris le journaleux local en mal de renommée… et l’inévitable armée de curieux, bavards et impolis, qui vont vous niveler vos belles plates-bandes et étêter vos bégonias.

Tout ce monde va installer un camp de fouilles quasi permanent sous vos fenêtres, avec rotation des équipes, utilisation, sauf si vous les défendez, du point d’eau et des toilettes familiales, proscription du toutou et des mioches, etc., et qui va se transformer, si le site a quelque importance, en gracieuses structures en tôles, cabanons et tentes pour les chercheurs plus la décharge de ce qui sort des fouilles, pour une durée indéterminée selon la richesse du site. N’oublions pas de plus la possible expropriation par l’Etat qui peut entrainer des décennies de procédures juridiques comme pour la grotte Chauvet.

Ne rêvez donc pas trop et surtout, chut !

Signé un archéologue qui vous veut du bien!

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