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Premier septembre 1870, dans le village de Bazeilles en flammes. Submergée par le nombre et la puissance de feu du 15e régiment bavarois, une trentaine de Marsouins, aux ordres du commandant Lambert, est contrainte de se retrancher dans la petite auberge Bourgerie, qu’elle transforme en fortin. Encerclée par des centaines de soldats ennemis, pilonnée en permanence par l’artillerie, cette poignée de Français refuse néanmoins de se rendre. Combattant au milieu des ruines et de leurs camarades tués ou blessés, ils ne sont bientôt plus qu’une quinzaine. Mais qu’importe : les Chassepots tirent toujours, infligeant des pertes considérables à l’ennemi. Cependant, les munitions viennent rapidement à manquer. On tire d’abord au compte-gouttes. Puis, après quatre heures d’une résistance acharnée, le capitaine Aubert, vétéran des campagnes de Chine, de Cochinchine et du Mexique, brûle la dernière cartouche…

L’auberge Bourgerie, aujourd’hui, c’est un peu le journal Présent. Avec ses locaux qui tombent en ruines. Son matériel à bout de souffle. Sa poignée de « combattants » que tente d’écraser économiquement le système. Et surtout, son manque cruel de munitions. Ô bien sûr, nos cartouches à nous ne sont faites ni de papier ni de lin graissé, et ne contiennent ni balles de 11 mm ni poudre. Ce sont vos abonnements et vos réabonnements. Longs ou courts. Ceux que vous offrez à vos proches, à vos amis, à certains de nos jeunes lecteurs sans le sou, à des chômeurs de notre famille de pensée ou bien encore à nos anciens, vivant d’une misérable retraite malgré une vie entière de labeur. Ce sont aussi ces dons que vous pouvez nous adresser. Grands ou petits. Car, comme chacun sait, les petits ruisseaux font les grandes rivières, et les rivières les grands fleuves.

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Franck Deletraz

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