300 : la Naissance d’un Empire (3D)

Par Pierre Malpouge
L’empire contre-attaque ! En 2007, sortait sur les écrans 300 de Zack Snyder, d’après un « roman graphique » (BD) de Frank Miller.
Un film sensation dans son traitement visuel qui nous entraînait dans une histoire riche en rebondissements et batailles saignantes, aux côtés du roi Leonidas et de ses 300 soldats spartiates qui avaient héroïquement, mais en vain, combattu les innombrables troupes perses menées par le dieu-roi Xerxès (Rodrigo Santoro) lors de la bataille des Thermopyles.
Cette même année, en l’an 480 avant J. C., c’est au tour de la Grèce d’être menacée par les Perses. Alors qu’en parallèle Leonidas et ses spartiates se font perforer la carcasse, les Grecs se retrouvent dans la moussaka jusqu’au cou. La guerre se prépare…
Des Thermopyles à Marathon
« Jetez toutes vos forces dans la bataille. Battez-vous pour vos frères. Battez-vous pour vos proches. Et surtout, battez-vous pour la Grèce. »
Rien ne va plus chez les Hellènes ! Sur la mer Egée, la flotte du dieu-roi Xerxès, commandée par Arthémise (Eva Green), femme à poigne vengeresse plus tigresse que Colombine, se rapproche des côtes grecques.
Afin de repousser l’envahisseur, le général athénien Thémistocle (Sullivan Stapleton), cape bleue comme les fesses d’un Schtroumf sur les épaules, tente d’unifier son pays, allant même jusqu’à faire appel aux Spartiates et à la reine Gorgo (Lena Headey), épouse du défunt Leonidas. Reste à savoir si le discours fédérateur de Thémistocle et le fait que Gorgo souhaite venger la mort de son mari seront des motivations suffisantes pour entraîner Sparte dans un nouveau combat dont l’issue n’est pas gagnée d’avance.
D’autant plus que, face à l’armada perse, la flotte grecque fait pâle figure. La moindre erreur peut être fatale. Une chose est sûre : après la bataille, nombreux sont ceux, Grecs, Spartiates et Perses, qui iront boire l’ouzo et danser le sirtaki en enfer…
Les grandes manœuvres ! Chaussant les sandales « spartiates » de son prédécesseur Zack Snyder (ici scénariste et producteur), Noam Murro, respectant l’esthétique du premier opus – overdose de ralentis en moins –, signe un péplum maritime (adapté du roman graphique Xerxès de Frank Miller) tout en « tablettes de chocolat », muscles saillants et effets spéciaux, sombre (d’autant plus que le 3D n’arrange en rien la clarté de l’image), violent (on ne compte plus les bras, les jambes et les têtes coupés, les corps perforés, les hectolitres d’hémoglobine et les giclées non pas de shampoing au jojoba mais de sang en 3D qui vous « arrivent » en pleine figure) et illustré par une musique envahissante aussi musclée que les protagonistes.
Au final, un film « métallique » au scénario simplissime, aux séquences mi-jeu vidéo mi-BD, avec scènes de batailles navales certes impressionnantes mais qui finissent par être fastidieuses. A cela, « féminisation » oblige, il faut ajouter une Arthémise épaisse comme un salsifis anorexique qui prend les… « choses » en main, joue du glaive vengeur comme un shogun et envoie se faire voir chez les dieux grecs de l’Olympe des bonshommes dix fois plus balèzes qu’elle. Trop, c’est trop. Tout ce fatras historico-mythologique tient plus de l’héroïc-fantasy pour « geeks » que de l’histoire de la Grèce Antique.
Bref, comme aurait pu dire Obélix, qui n’a pas franchement le profil grec : ils sont fous ces Hellènes !

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