Pour ses défenseurs, le multiculturalisme représenterait un progrès. Cette nouvelle idéologie dominante incarnerait la possibilité d’un monde meilleur, plus fraternel, dans des sociétés toujours en proie à la xénophobie. Le multiculturalisme indiquerait une troisième voie salvatrice, celle par laquelle la civilisation occidentale pourrait devenir un sanctuaire de la différence.
Mais n’y aurait-il pas dans le multiculturalisme des forces réactionnaires passées inaperçues ? Se pourrait-il que ce programme soit contraire à ce que représentent la France des Lumières et la modernité politique ? Qu’est-ce qui se dissimule sous cette valorisation quotidienne de la diversité ? En partant du XIXe siècle pour remonter jusqu’à nos jours, Jérôme Blanchet-Gravel démontre que ce projet favorise la division de la société en une multitude de tribus constamment tournées vers le passé.