L’âge de monsieur est avancé ! Le monsieur, c’est Guillaume Canet. A 43 ans, il est épanoui tant dans sa vie privée que professionnelle. Il a tout pour être heureux dans son métier d’acteur et aux côtés de son actrice d’épouse, Marion Cotillard – qui se prépare, avec l’accent, à un rôle de Québécoise –, et de son fils.
Une vie de famille pépère pantouflard, « comme tout le monde », ponctuée par les tracasseries du quotidien. Une vie stable où, après une journée de travail sur un plateau de cinéma, il s’endort « à poumons heureux » comme on dit en « parlure » québécoise. Un bonheur simple, du moins jusqu’au jour où, sur un tournage, une jeune comédienne de 20 ans, Camille Rowe, lui met un « rat dans la tête » en lui disant qu’il n’est pas « Rock », qu’il n’est plus le fringant comédien qu’il a été, qu’il a désormais une image ringarde et qu’il a chuté dans la liste des acteurs « qu’on aimerait bien se taper ». Bref, qu’il est devenu un vieux schnoque.
Un « vous fûtes », comme on dit chez Pantashop, mais n’êtes plus, qui lui scie la nouille et lui file un sérieux coup de pompe au moral. Vexé et plus déprimé qu’un singe en manque de bananes, Guillaume décide de rallumer le feu qui est, dit-il, toujours en lui. Malgré une « bouée » qui commence à poindre à sa taille et des douleurs de « vieux », il va prendre le taureau par les cornes et tenter de prouver qu’il est encore jeune et branché, qu’un homme de 40 ans a encore du sang dans les veines et qu’il est encore le « plus sauvage d’entre tous ». Quitte à aller trop loin…
Tiens bon la rampe, Guillaume ! Comme le chantait Philippe Clay, « Si on avait mis en quarantaine tous les hommes de 40 ans et plus… », beaucoup de découvertes et de chefs-d’œuvre n’auraient jamais vu le jour. Sur cet air-là, mais aussi sur celui du jeunisme ambiant et de l’image qu’on projette de soi dans un monde où un simple mot, une phrase, peuvent déclencher un tsunami, Guillaume Canet signe une comédie du genre autofiction et autodérision sur la crise existentielle et les affres de la quarantaine.
D’où une farce générationnelle, drôle et cruelle – avec quelques lourdeurs, notamment un final « gonflé » cartoonesque et grotesque – dans laquelle « notre » Johnny national, ex-idole des jeunes, explique qu’être rocker aujourd’hui, c’est fumer en cachette. Et ça, c’est pas très rock’n roll attitude.
Pierre Malpouge -Présent