Baylet, patron de presse-ministre de l’Aménagement du territoire-de la Ruralité-des Collectivités territoriale!

Mardi soir, à l’occasion du Petit Journal de Canal +, les téléspectateurs auront sans doute été choqués d’entendre les révélations d’un syndicaliste de la presse quotidienne régionale subventionnée (La Dépêche du Midi) : ce dernier révèle que les dirigeants (PS) de la Région ont une influence sur la ligne éditoriale d’un journal qui se présente comme indépendant. Il déclare également que, pour des raisons purement politiques, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR), n’est jamais nommé nominativement, ce qui ne provoque d’ailleurs qu’une timide réaction de ce dernier devant la caméra des journalistes du Petit Journal.

Ce reportage n’est en réalité qu’une confirmation. Le 13 février dernier, nos confrères de Lengadoc-info.com révélaient que les quotidiens La Dépêche du Midi ainsi que le Midi Libre étaient désormais dirigés par Marie-France Marchand-Baylet, la femme de Laurent Fabius, ancien ministre des affaires étrangères et nouveau président du Conseil Constitutionnel. Marie-France Marchand-Baylet n’est autre que l’ex-femme de Jean Michel Baylet, président du groupe de presse jusqu’au remaniement ministériel qui l’a vu devenir ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriale.

Un jeu de chaises musicales entre amis et camarades politiques, bien éloigné de « l’exemple Républicain » cher à nos donneurs de leçons professionnels. « Quatrième plus grand groupe de presse régionale, la Dépêche est aujourd’hui en situation de monopole sur la nouvelle région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Le groupe possède, entre autres, les titres des journaux suivant : la Dépêche, le Midi Libre, l’Indépendant, Centre Presse, La nouvelle République, Le Petit Bleu. » indique Lengadoc-info.com. Dernier exemple en date de ce militantisme journalistique : les unes du Midi Libre et de La Dépêche du Midi saluant avec ardeur le remaniement du président Hollande et s’aplatissant devant le Président de la République.

En Bretagne, la situation de copinage entre les deux grands quotidiens de la presse quotidienne subventionnée et Jean-Yves Le Drian est parfaitement connu de tous, mais rarement dénoncée publiquement.En off, plusieurs conseillers généraux et régionaux de droite se sont étonnés auprès de nous qu’une certaine presse subventionnée n’évoque pas ou ne creuse pas, par exemple, le sujet controversé des attributions de subventions, ou les méthodes de fonctionnement au sein des collectivités locales. Mais ils tinrent tous toutefois à garder l’anonymat, courageux mais pas téméraire : « j’ai besoin d’avoir une visibilité pour les prochaines élections législatives » nous expliquera l’un d’entre eux.

Dernier exemple en date de cette collusion ; lors de la campagne pour les élections régionales, Hubert Coudurier, patron du journal Le Télégramme, a interviewé Jean-Yves Le Drian tout seul, avant de recevoir, groupés, les autres candidats à l’élection. Hubert Coudurier, faisant fi de tout sentiment républicain, a par la suite déclaré ; « ce matin, JY Le Drian s’est exprimé seul sur nos ondes. Les autres étaient regroupés comme la volaille». Les électeurs autre que ceux de Jean-Yves Le Drian et pourtant abonnés au Télégramme apprécieront …

Sur son compte Twitter officiel, c’est presque tous les jours une déclaration d’amour aux socialistes bretons. Après le remaniement, Hubert Coudurier, également patron des chaînes de télévion locales Tebeo et Tebesud, écrivait plein d’enthousiasme : « Le retour de @jeanmarcayrault lave une blessure d’amour-propre. Désormais les ministères régaliens sont bretons ! ». Le projet de grande chaîne de télévision régionale bretonne, fusionnant les chaînes locales notamment celles dirigées en partie par Hubert Coudurier, et financé en partie par la région Bretagne ( dirigée par …. Jean-Yves Le Drian) , n’est pas là pour rassurer les Bretons quant à la neutralité des médias subventionnés qu’ils consomment.

Si ce dernier est maintenu, bien entendu, ce qui d’après certains échos n’était plus sûr, question de budget …

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