La presse française appelle à résister face au fanatisme après les deux fusillades de Copenhague.
Les attaques de Copenhague sont le “décalque” de celles de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de Paris en janvier, estiment les éditorialistes qui appellent à “ne pas céder” au terrorisme et à “apprendre à résister”. “Vi er danskere (nous sommes Danois)” titre Libération. Alexandra Schwartzbrod y appelle à “ne pas céder”. “Le pire serait de répondre à la haine par la haine, aux armes par les armes”, écrit-elle. “Il faut rester groupés, rappeler à chaque instant l’esprit du 11 janvier et ne céder ni à la peur ni à la division”. “Les endoctrinés du jihad veulent fermer portes et fenêtres, ouvrons-les en grand”, enjoint-elle.
Au lendemain des attaques de Copenhague, “décalque” de celles de Paris selon Les Echos, l’Europe se retrouve “face à la contagion islamiste”, titre Le Figaro dont l’éditorialiste Yves Thréard rappelle que “quel que soit le contexte, à Paris comme à Copenhague, à Ottawa comme à Sydney, c’est toujours Allah qui est le prétexte d’odieux assassinats”. Pour Le Parisien/Aujourd’hui, il faut “apprendre à résister” d’autant que Thierry Borsa, son directeur, assure qu’il serait “vain de nier que ce sentiment que nous avons eu longtemps en France d’appartenir à un monde de paix et de prospérité a bel et bien vécu”.
“Le crayon contre le fusil mitrailleur”
“S’il s’avère que les meurtres de Copenhague ont bien été commis au nom de l’islam, nous devrons non pas nous méfier de nos concitoyens musulmans mais les encourager à analyser comment leur foi peut ainsi être instrumentalisée et dévoyée”, préconise Guillaume Goubert dans La Croix. “Ne pas reculer, ne pas abdiquer un pouce de terrain, refuser d’offrir sa peur à l’autre malgré les risques est plus que jamais un devoir citoyen”, affirme Pascal Coquis dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Ne pas reculer, ne pas abdiquer un pouce de terrain (…) est plus que jamais un devoir citoyen
Pascal Coquis dans “Les Dernières Nouvelles d’Alsace”
“La survie de notre mode de fonctionnement, arraché de longue lutte contre l’obscurantisme au cours de l’Histoire, impose de défendre, toujours, le crayon contre le fusil-mitrailleur. Quoi qu’il écrive. Quoi qu’il dessine”, martèle Laurent Marchand de Ouest-France. “C’est une vraie guerre qui se développe. On y tue avec des armes”, s’alarme Jean Levallois dans La Presse de la Manche. Mais “il y a pire : accepter le racisme, l’antisémitisme ou l’islamophobie, ce serait perdre son âme”, avertit-il.
La responsabilité d’internet
Pour Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne, “des fanatiques se prévalant du Prophète entendent imposer leur diktat”, “recrutent les esprits faibles ou paumés” et “s’en prennent aux symboles de nos libertés de croire ou de ne pas croire”. De son côté, Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain explique que pour propager les idées des jihadistes, il n’y a “nul besoin d’imams énervés, désormais. Internet y pourvoit largement”.
“La propagande mortifère de l’État islamique et des autres ne peut pas continuer à circuler librement dans les tuyaux posés par ceux-là mêmes qu’ils veulent exterminer”, estime-t-il. Sud-Ouest enfin, sous la plume de Bruno Dive, soutient que “plus que jamais, il est tout aussi indispensable de prendre en compte le décrochage d’une partie des populations musulmanes, qui ne se reconnaissent pas dans notre société.”