Je n’ai pas regardé « Tomboy » sur Arte et ne porte donc aucun jugement sur le film lui-même. Mais j’ai reçu des réactions de mères de famille qui l’avaient regardé. L’une d’elles m’a dit :
‘Ce film est fait pour qu’il nous soit difficile, même à nous adultes, de savoir s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. Pour de petits enfants, cela doit être impossible. Et la conclusion qu’ils peuvent en tirer, même s’il n’est pas l’objet de commentaires en ce sens de la part du personnel enseignant, c’est qu’au fond, on ne sait pas très bien qui est fille et qui est garçon.’
C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’a été conçu et réalisé ce film, si l’on en juge par les déclarations de ses auteurs lors de son tournage et de sa sortie. Si vous pensez vraiment que c’est bon pour des enfants de ne pas savoir très bien ce qu’ils sont et qui ils sont, c’est sans doute votre droit puisque c’est à vous d’éduquer vos enfants selon ce que vous pensez bon pour eux. Mais, en ce qui me concerne, je crois que les enfants sont plus heureux quand ils sont tranquilles et ne se posent pas de questions quant à leur identité, sexuelle ou autre…
Et que ce n’est de toute façon pas à l’école, ni au ministre de l’Éducation nationale, de formater les esprits des enfants. Car si ceux-ci, étant des personnes humaines vouées à une vie indépendante, n’appartiennent pas à leurs parents, ils n’appartiennent pas non plus à l’école ou à l’État.
En revanche, ils sont confiés à leurs parents qui ont la mission de les protéger et de les préparer à leur vie d’adulte, selon ce qu’ils estiment le meilleur, et qui ne devraient pas laisser cette mission à d’autres.
Déguiser les garçons en filles et les filles en garçons, donner aux unes les jouets qui plaisent aux autres à qui on impose des poupées et des dinettes, cela ne fera absolument rien pour améliorer l’égalité entre femmes et hommes (les expériences faites en ce sens ont prouvé qu’au mieux cela n’avait aucun effet, au pire cela entraînait de graves souffrances psychologiques sur les enfants dont les instincts ont été maltraités).
Si l’on veut que cette égalité se réalise, il vaudrait mieux faire comprendre aux garçons qu’une fille les vaut bien, aux filles qu’elles ne sont en rien inférieures. Il faudrait diriger les jeunes filles qui en ont les aptitudes vers les métiers techniques hautement qualifiés qu’elles ont tendance à redouter, et c’est au corps enseignant qui forme à ces techniques de montrer qu’il les respecte autant que ses élèves masculins (car c’est l’attitude de certains « formateurs » qui décourage les jeunes filles)… Et si certains parents voulaient bien ne pas traiter leurs fils en « petits princes » et leurs filles en « servantes nées », ce serait un progrès beaucoup plus grand que ce qu’on pourra obtenir en essayant de faire des garçons des filles et vice-versa.
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