Au pays des gaspillages

 

 

L’abandon du projet de l’aéroport de Notre Dame des Landes me conduit a faire un parallèle avec la LGV Rhin-Rhône, projet auquel j’ai essayé de m’opposer démocratiquement eu égard à son inutilité  socio-économique publique.

Le TGV Rhin-Rhône a été mis en service en décembre 2011. La SNCF ayant annoncé en 2014 un éventuel abandon de son exploitation, j’ai demandé la communication du bilan qui justifie cette éventualité.

La situation est très éloignée des promesses de 11,2 millions de passagers, d’un taux de rentabilité interne de 2,89 % et un taux de rentabilité socio-économique de 12 voire 14,5 % annoncés lors de l’enquête publique.

Dans sa réponse, la SNCF écrit qu’en 2013 :  « la cible du million de voyageurs/an semble tout a fait réaliste »  soit 12 fois moins que ce qu’annonçait l’enquête publique.

Le TGV Rhin-Rhône se caractérise aussi par quelques déceptions. :  la SNCF a perdu près de 60 millions d’euro, dont 20 hors péages … Ce n’est qu’une déception !!!

– Ce déficit de 60 millions d’euros, dont 20 hors péages, n’est que la partie émergée de l’iceberg : les 40 millions de péages ne permettent pas d’amortir, loin s’en faut, le capital investi de 2,5 Mds €.

Un emprunt de ce montant au taux de 2 % sur 40 ans conduit à une annuité 90 M€ et de 107 à 3 %. A ce montant, il faut ajouter les coûts de maintenance de la ligne et le déficit d’exploitation du réseau existant qui a été cannibalisé par ce TGV.

Autrement dit, malgré les importantes contributions des régions, Réseau Ferroviaire de France  connaît lui aussi une perte très importante qui s’ajoute à celle de la SNCF.

Dans l’est, comme dans l’ouest, beaucoup de « responsables » politiques et économiques étaient favorables à ce projet, mais leur sens des responsabilités ne les conduit pas à assurer sur leurs propres deniers les conséquences de leurs fantasmes.

Serge Grass

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