Comme elle va passer, le 4 février prochain, devant un tribunal indien qui devra décider de son sort, vous devriez entendre parler bientôt de Marie-Emmanuelle Verhoeven. Dans le genre histoire à faire pleurer Bobo…
Tout un réseau de soutiens est en place. Et on dit que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, qui était en Inde récemment pour jouer les VRP, aurait profité de ce déplacement pour glisser un mot à son homologue indien de cette affaire (qui n’a pas encore atteint le ramdam, mais ça peut venir, déclenché par l’affaire de la très innocente Florence Cassez qui ne savait pas qu’elle était la maîtresse d’un sordide truand mexicain…).
Aujourd’hui âgée de 57 ans, Marie-Emmanuelle Verhoeven a été incarcérée à New Delhi. Après seize mois de détention, elle a été assignée à résidence dans la capitale indienne. Signe particulier : le Chili demande son extradition.
De quoi est-elle accusée ? D’une broutille… D’avoir participé, il y a 26 ans, au Chili, à l’assassinat d’un sénateur proche du général Pinochet. Pas de quoi fouetter un chat, pas de quoi lui chercher des poux dans la tête… Si elle est innocente, il n’y a rien à voir. Si elle ne l’est pas, circulez : on ne saurait l’embêter pour avoir été dans la ligne de ce que disait Sartre : « Tout anticommuniste doit être abattu comme un chien enragé ! » Le sénateur en question était bien connu pour son anticommunisme, donc…
Toujours est-il que le Chili d’aujourd’hui n’est plus, et loin s’en faut, celui des années Pinochet. Nombre d’amis idéologiques de Marie-Emmanuelle Verhoeven y sont même au pouvoir. Et à des postes clefs. Alors que ce Chili, ce Chili-là, continue de réclamer l’extradition de la donzelle, donne à penser que le dossier la concernant n’est pas entièrement vide…
Naguère gauchiste, ayant vécu dix ans (de 1985 à 1995) au Chili, Marie-Emmanuelle Verhoeven est désormais bouddhiste (petit ou grand véhicule, je ne sais pas…). C’est en Allemagne en 2014, lors d’une première arrestation, qu’elle découvre que le Chili, tout à sa proie attaché, ne l’a pas oubliée et réclame son extradition. L’Allemagne de Merkel étant ce qu’elle est, l’extradition fut refusée et la néo-bouddhiste laissée libre de ses mouvements. Ce qui lui permit, en 2015, d’aller pérégriner en Inde.
A sa grande surprise, elle est arrêtée dès son arrivée (en flagrant Delhi si on peut dire…), placée en détention, assignée ensuite à résidence. Les Indiens n’ont apparemment pas pour les dinosaures du gauchisme les mêmes yeux que les Allemands. Il n’empêche qu’ils aimeraient refiler la patate chaude à la France ou au Chili.
Le réseau de soutien de la gaucho-bouddhiste et ses avocats ont su intéresser à l’affaire un député indien, Subramanian Swamy, qui demande qu’elle soit remise à la France. A charge ensuite pour la France et le Chili de régler tout ça. Une solution qui conviendrait à Marie-Emmanuelle Verhoeven : la France ne procédera pas à son extradition, on s’en doute bien.
Avec un peu de chance, Anne Hidalgo pourra faire d’elle une citoyenne d’honneur de la Ville de Paris, le dalaï-lama lui offrir une belle écharpe blanche, et Hollande, s’il en a le temps, la décorer de la Légion d’honneur…
Alain Sanders – Présent