Avant de quitter le gouvernement, Audrey Azoulay va signer d’ici début février un décret relatif aux critères d’interdiction des films aux mineurs. Elle souhaite en effet assouplir ces critères.
Actuellement, la règlementation s’appuie sur un décret datant de 2003 qui interdit aux mineurs de moins de moins de 18 ans tous les films «comportant des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence». Aussi, si le ministère abaisse ce seuil pour les personnes âgées de moins de 16 ans, il risque d’être désavoué en cas de recours devant la justice.
Cela a déjà été le cas au cours des dernières années. A l’avant-garde de ce combat, on trouve l’association Promouvoir qui affirme défendre les «valeurs judéo-chrétiennes» et qui a porté plainte à plusieurs reprises contre le ministère.
A sa demande, la justice a ainsi relevé plusieurs visas concernant les films dont le visionnage était interdit aux personnes de moins de 16 ans à celles de moins de 18 ans. Le premier cas concernait les films Nymphomaniac et Antichrist du réalisateur danois Lars Von Trier, le film Ken Park de l’américain Larry Clark, ainsi que le très controversé Love de l’italo-argentin Gaspard Noé. Dans la catégorie «horreur», le film Saw 3D a connu le même sort.
Cependant, comme semble l’avoir décidé Audrey Azoulay, le nouveau décret va mettre fin à cette automaticité, comme l’a signalé BFMTV. «L’interdiction aux moins de 18 ans ne sera plus appliquée automatiquement aux œuvres comportant des scènes de sexe non simulé, mais réservée aux œuvres comportant des scènes de sexe ou de violence de nature à heurter gravement la sensibilité des mineurs», a notamment expliqué le ministère de la Culture.
Le nouveau décret s’inspire du rapport remis il y a un an par Jean-François Mary, président de la commission de classification des films. Selon lui, «le critère de la “non simulation” a perdu son intérêt au cours des récentes année car une scène peut être tout à fait explicite à l’écran tout en ayant été simulée lors du tournage».
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Lors de la remise de ce rapport, la ministre de la Culture avait tenu à souligner que la classification du film est «très importante pour sa vie économique». Et d’expliquer par exemple qu’en salles, une interdiction aux moins de 18 ans réduit non seulement de façon conséquente le nombre de spectateurs potentiels, mais ferme aussi la porte des grands groupes de cinéma comme UGC ou Pathé, dont la politique est de ne pas projeter de films interdits aux mineurs.
Par ailleurs, certaines plateformes de vidéo-à-la-demande comme iTunes refusent les films interdits aux moins de 18 ans.
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