IL existe en France un personnage que tout le monde connait, même si peu de gens ont eu la chance de le rencontrer. C’est une sorte d’artisan fantôme, un spectre, une figure mythique, je veux parler du plombier polonais.
Le plombier polonais est né au printemps 2005. À l’époque, l’Union européenne débat sur le traité constitutionnel européen. Une directive proposée par l’ex-commissaire néerlandais Frits Bolkestein crée la polémique. Elle prévoit la libéralisation des services au sein de l’Union et veut simplifier les conditions dans lesquelles peut travailler un prestataire de services d’un État membre. Philippe de Villiers, l’une des figures de proue du mouvement souverainiste, lance alors cette déclaration : « Cette affaire est très grave, car la directive Bolkestein permet à un plombier polonais ou à un architecte estonien de proposer ses services en France, au salaire et avec les règles de protection sociale de son pays d’origine. »