Il était une fois, à Wadena, petite ville du Minnesota, perdue au plus profond des USA, une mairie qui tenta d’interdire les crèches de Noël, voulant ainsi bouter le Divin enfant hors de la bourgade. Là, traditionnellement, dans le Burlington Northern Park, on mettait, dans la crèche, l’âne et le bœuf, les trois rois mages et autant de bergers, la Vierge Marie et saint Joseph, en attendant que le petit Jésus débarque, le 25 décembre au soir, dans son humble mangeoire.
Mais il était aussi une fois d’autres crétins – on a les mêmes chez nous, la crétinerie se rit des frontières – qui prétendirent interdire cette fête d’un autre âge. Il s’agissait d’une association répondant au nom de « Freedom From Religion Foundation », et formée de militants athées venus du Wisconsin. Pour justifier leurs méfaits, ils invoquèrent le premier amendement de la Constitution américaine, au nom de la séparation de l’Église et de l’État, alors que ce même amendement garantit, tout au contraire, la liberté de conscience, ce qui ne relève pas tout à fait du même concept juridique.
Il était encore une autre fois, le maire de Wadena qui tourna casaque et tomba culotte devant l’association en question dont l’avocat, Patrick Elliot, assurait : « Beaucoup de traditions devraient être abolies, car elles violent la Constitution… »
Tout cela mérite d’être médité. Dans le Grand canyon du Colorado, vivait autrefois la tribu des Hopis, vivant de pèche et de cueillette. Ils passaient leur temps en prière, adorant le lieu où la terre aurait embrassé le ciel et attendaient le Sauveur né d’une Vierge mère. À eux aussi, il y a plus d’un siècle, il fut asséné que leurs croyances étaient d’un autre âge. Déportés dans le désert, ils rendirent l’âme à Dieu, les uns après les autres, ayant perdu toute raison de vivre et d’espérer. Aujourd’hui, on peut encore visiter ces paysages bibliques ; mais les Hopis n’y sont plus pour en expliquer le sens.
Mais il était, toujours encore, une autre fois, une nénette des plus courageuses, une anonyme, une invisible, une certaine Dani Sworski. Une jeune catholique qui, de suite, installa une crèche dans son jardin, juste histoire de dire que « non, ça commençait à bien faire ! » Comme il faut malgré tout bien vivre avec son temps, elle déclina la chose sur les réseaux sociaux.
Et, miracle de la Nativité, mille crèches poussèrent aussitôt dans les jardins avoisinants. Citée par le site Aleteia.org, cette maman de quatre enfants qui affirme : « Ce n’est pas le moment de reculer face aux adversités. Ce monde est brisé, il a besoin de Jésus, c’est pourquoi nous aimons la Nativité. Dieu vient aussi pour les athées qui combattent la foi. »
Ainsi, il était donc, une dernière fois, un joli conte de Noël, mettant en scène des croyants défendant leur foi tout en perpétuant leurs traditions villageoises. Même aux USA, les miracles peuvent arriver.
C’est cela aussi, la magie de Noël.