Par Edmond Furax
Belek mec, je te dessoude si tu me mets une pecran.
(Attention, mec, je te frappe si tu refuses de me saluer quand je te tends la main, verlan de crampe).
Ce Grand Remplacement semble plus qu’en marche et plus que des indices, nous en subissons au quotidien les intolérables réalités.
Ainsi en va-t-il de notre belle langue de France dévoyée sous les applaudissement béats des boboïstes.
C’est bien beau de vouloir adopter toutes les langues de nos invités, forcés et imposés, en les promouvant langues régionales pour faire politiquement correct, mais leur jeunesse, déjà incapable de causer correctement le Français et la France, s’en est inventée une autre, un jargon-charabia promue langue des citées.
A coups d’expressions délicates, que reprennent avec bonheur certains petits Souchiens de leur potos, la langue française s’est ainsi anoblie de centaines de mots et expressions admirables.
Ces jeunes, puisqu’ainsi il nous faut les nommer, enrichissent leur vocabulaire de termes provenant de leur culture d’origine, très souvent détournés du sens original, mâtiné, de verlan, par eux, revu et corrigé.
Souvent ces adeptes du « binge-watch », pratique consistant à regarder des séries jusqu’à plus soif, pour mieux irriguer son cerveau, adoptent aussi un anglais déformé et surtout, l’élégante terminologie du hiphop importée des States.
Du verlan de cages d’escalier…
Depuis une vingtaine d’années, une multitude de mots à l’envers ont donc enrichi ce langage raffiné.
Ainsi, avons-nous découvert les joies de :« céfran » (français), « zarbi » (bizarre), « chelou » (louche), « vénère » (énervé), « keum » (mec), « meuf » (femme), « caillera » (racaille), « reum » (mère), « reup » (père), « relou » (lourd), « à donf » (à fond)…
De flamber, « béflan », verbe intransitif appartenant à un groupe ignoré du Bescherelle et ne se conjuguant pas, lequel signifie frimer, se la péter, « faire le kéké ». « Il béflan grave avec son rap à deux keus (à deux sacs, à deux balles) ; à la Nouvelle Reusta (star en verlan), il aurait pris rekdi (direct en verlan) quatre rouges ! »
De la « mifa », verlan de famille, regroupe un cercle de proches, incluant parents, soeurs, les cousins, etc., laquelle s’éalargit aux «potos», à tous les copains.
Du verbe « carotter » signifiant voler, escroquer. « Se faire rotca » (ou « rotka »), c’est être victime d’un vol ou d’une arnaque. Variantes : se faire carna (verlan de arnaque), se faire guezmer (verlan de merguez), se faire bébar (verlan de barber dans le sens de voler et escroquer), se faire bananer, se faire douiller. « J’ai rotca son keus (sac) dans les vestiaires, il est rentré chez lui en slibard, j’avoue, c’est abusé». « Le vendeur, il m’a dit nanani nanana, c’est de la super came, mais en fait, son queutru (truc), c’est en mousse (ça ne vaut pas un clou), je me suis fait rotca. »
Verlan de business, le « nessbi » se fait souvent « à la youv » (verlan de voyou), comprenez dans l’illégalité. « C’est un nessbi de la balle (génial), je fais la collec’ des violets (les billets de 500 euros de couleur violette) sans jamais flipper.”
De belek, terme à retenir car signifiant fais attention, fais gaffe. Un « belek » c’est un « chouf », un « guetteur », chargé d’aviser les dealers de l’arrivée des policiers. Variante : handek. « Belek mec, je te dessoude (frappe) si tu me mets une pecran (si tu refuses de me saluer quand je te tends la main, verlan de crampe). »
Dahak, en langue arabe, c’est rire, donc « ça me fait dahak » veut dire « Ça me fait marrer.
Et à retenir : hagra, avec un h aspiré et en roulant le r, signifie à la fois mépriser, humilier et commettre une injustice par la force. Ainsi, « faire la/une hagra » à quelqu’un, c’est soit, à travers des mots blessants, de la méchanceté gratuite, lui « faire la misère », soit, physiquement, le voler, le dépouiller, voire le frapper.
Chaviro rotantacha chamipataro rogrillapatacha !
C’est du Babus, ça ne veut rien dire, on le sait et ça fait rire, contrairement à la langue des citées qui, belek, me fait pas dahak du tout !