L’actrice italienne Virna Lisi, primée à Cannes pour son rôle dans «La Reine Margot» de Patrice Chéreau, est morte à l’âge de 78 ans. C’est son fils qui l’a annoncé à l’agence italienne Ansa, précisant qu’elle était morte dans son sommeil des suites d’une maladie incurable.
Beauté blonde née à Ancône en 1936, Virna Peralisi, de son vrai nom, a tourné dans près de 80 films pour le grand écran et une quarantaine pour la télévision, en Italie, en France mais aussi à Hollywood.
Elle a donné la réplique aux plus grands acteurs de sa génération, d’Alain Delon à Richard Burton en passant par Marcello Mastroianni.
L’Italienne avait débuté sa carrière très jeune, à 16 ans, lorsque le chanteur Giacomo Rondinella, un ami de ses parents, les convainc de la laisser jouer à ses côtés dans une petite comédie musicale, «E Napoli canta» (Armando Grottini). Elle poursuit avec de petits rôles d’ingénue jusqu’à «La femme du jour» de Francesco Maselli (1956) puis des dramatiques sur petit écran.
Virna monte aussi sur les planches grâce à Vittorio Gassman, qui la présente à Georgio Strelher, directeur du Piccolo Teatro de Milan. Au printemps 1956, le metteur en scène lui fait interpréter Lucile Desmoulins dans «Les Jacobins», de Federico Zardi, au côté de Serge Reggiani en Robespierre.
Après son mariage en avril 1960 avec l’architecte romain Franco Pesci, elle privilégie sa vie personnelle mais retrouve les plateaux pour «Eva», sous la direction de Joseph Losey, avec Jeanne Moreau (1962) puis «La tulipe noire» (Chistian Jacque, 1963) et «Les poupées» (Dino Risi, 1964). Appelée à Hollywood, elle y emmène son mari et son fils Corrado (2 ans), signe un contrat de sept ans avec la Paramount et tourne entre autres «Comment tuer votre femme» (Richard Quine, 1965), avec Jack Lemmon. Mais refusant d’être cantonnée dans des rôles de blonde sexy, elle dédaigne «Barbarella», de Roger Vadim – qui sera un immense succès pour Jane Fonda – et rompt son contrat après seulement trois ans.
Sa carrière se poursuit de Rome à Paris, Londres ou Berlin, parfois dans des productions hollyoodiennes, comme «L’arbre de Noé» (Terence Young, 1969), «Barbe-Bleue» de Edward Dmytryk (1972) ou encore «Le Serpent» (Henri Verneuil, 1972). Ses films-phares comptent aussi «Au-delà du bien et du mal» (Liliana Cavani, 1977), «La Cigale» (Alberto Lattuada, 1980), «Sapore di Mare» (Carlo et Enrico Vanzina, 1982), «Joyeux Noël… Bonne année» (Luigi Comencini, 1990)…
En 1994, elle atteint la consécration en recevant à Cannes la palme de la meilleure actrice pour son rôle de Catherine de Médicis dans «La Reine Margot». Pour ce même rôle, elle reçoit le César du meilleur second rôle féminin.